Entre-les-pages

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Auteur
Edith WHARTON, Howard Philips LOVECRAFT, Fredric BROWN

Collection 
Folio Bilingue

Chez FOLIO :
Nombre de pages 
220
Prix 8,60€
ISBN 978-2-07-044143-3
      
Première édition 02 Mai 2011

Traduction Florence Lévy-Paoloni, Yves Rivière et Jean Sendy
Révisions des traductions Yann Yvinec et Thomas Day


Résumé
3 Nouvelles dans ce recueil :
- Bewitched : L'ensorcelé
- The shunned house : La maison maudite
- Blood : Du sang
Un homme hagard, devenu l’ombre de lui-même, est déboussolé, envoûté par la visite quotidienne d’une mort-vivante... Une maison maudite, à l’aspect lugubre, où les gens meurent dans des proportions inquiétantes…Un couple de vampires affamé, en quête de sang frais…Vampires, vous avez dit vampires ? Trois histoires de vampires, trois nouvelles sanglantes de trois grands maîtres de la littérature fantastique et de la science fiction.

Mon avis
Un petit livre bilingue pour découvrir de nouveaux auteurs... enfin, nouveau pour moi, les pauvres sont tous morts depuis belle lurette !

L'introduction est plutôt bienvenue, car on a affaire à des nouvelles de vampires, mais "vampires" au sens très large, et ce qui est intéressant c'est qu'ils ne se nourrissent pas forcément de sang. Et j'ai aussi apprécier de retrouver une courte bio pour chaque auteur.

La première se lit sans trop de mal, mais est très classique, assez marquée par une sorte de gothique romantique, qui fait qu'elle n'est pas vraiment surprenante, mais intègre une atmosphère assez sympathique, avec des personnages, qui, on le sent surtout dans les phases dialoguées, sont au bord de la rupture et portent chacun la marque de leur propre vécu.

La seconde, de LOVECRAFT, est hum... elle est ce qu'elle est. Disons que j'ai fini par en avoir marre des tonnes de descriptions, de cette histoire qui n'avançait pas, et j'ai fini par basculer côté français pour abréger mes souffrances. Mais malgré tout, la lecture a été laborieuse, sans plaisir, et très répétitive. Pourtant, l'histoire aurait pu ne pas être mal, mais si c'est là le style de LOVECRAFT, je préfère ne pas y revenir.

La dernière, qui tient en à peine trois pages (dommage !) est la plus sympathique : style rapide, précis, agréable, humour bon enfant, gros clin d'oeil à la fin, l'essence même de la nouvelle à chute. Une belle découverte, si je trouve une compilation de ses nouvelles, je la prendrai avec plaisir !

Mardi 18 juin 2013 à 13:18

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Auteur
 Alain DAMASIO


Chez Folio SF :
Nombre de pages 736
Prix 10,50€
ISBN 978-2-07-034226-6 
      

Première édition 15 mars 2007




Résumé
Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.

Chef-d'œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.

Mon avis
Difficile de trancher, avec ce roman.
Un peu comme s'il faisait le grand écart.

Première chose : j'ai eu énormément de mal à entrer dedans, et d'ailleurs, je ne crois pas être vraiment rentré dedans tout du long des 700 pages. 23 personnages, ça fait beaucoup, et si le plus grand nombre est très bien travaillé, il est bien difficile de s'identifier, tant on passe de l'un à l'autre. On comprend vite que Sov est le pivot du groupe, mais bizarrement, c'est le plus lisse : il agit comme un miroir, préférant nous renvoyer le reflet des autres plutôt que ses propres émotions (principe aussi vrai pour les autres d'ailleurs)

Seconde chose : la construction extrêmement linéaire du récit, comme celle d'un conte (d'ailleurs, c'est un conte initiatique, même si j'ai rangé ça parmi la SF qui ne sert pourtant que de décor, d'atmosphère), empêche la notion même de suspense. Bien sûr, il y a des sortes de flashback, via les pensées des personnages qui se souviennent de leur enfance, de moment de rencontre, de la progression de l'équipe. Mais de fait, jusqu'à ce qu'ils arrivent à Norska, les chapitres pourraient quasiment être interchangeables, on pourrait traverser le lac en premier, se taper le furvent ensuite, etc... Je pensais un moment qu'une sous-trame allait apparaître, comme un fil de tension, avec l'apparition de la Poursuite, ça donne lieu à un affrontement, puis c'est aussitôt oublié, on en retrouve quelques éléments plus loin, mais rien qui ne prenne en tenaille.
Il y a même une forme de répétition entre le passage du défilé d'Urle et celui de Norska, qui est un peu dommage.
Histoire d'aérer (c'est le cas de le dire !) son récit qui s'étale sur des mois et des mois, l'auteur a posé certains ellipses brutales, parfois frustrantes, et ça aussi c'est dommage, d'autant qu'il est obligé d'y revenir par la suite de façon parfois un peu artificielle.
De plus, j'ai trouvé la fin très prévisible.

Troisième chose : dernier élément, et non des moindres : le style. DAMASIO maîtrise la langue française, il s'en joue, il en joue, ce qui donne à certains passages un lyrisme exacerbé, notamment lors de certaines scènes d'action, ou la fabuleuse joute verbale. C'est plein de trouvailles, de néologismes, de jeux de mots. Et puis il y a toujours ce magnifique combat des humains face au vent, toujours très bien décrit, avec un vocabulaire incroyablement riche, qui transforme le moindre souffle en personnage à part entière.
Sauf qu'à force, c'est trop. Et cela devient particulièrement pesant avec des personnages comme Caracole, ou quand DAMASIO, via ses personnages, tente de faire passer des concepts, qu'ils soient propres à son univers ou propice à une réflexion pseudo-philosophique.


Tout cela fait un livre à la fois touffu et confus, qui aurait pu être passionnant mais qui se contrelit comme les personnages vont contre le vent, avec des moments d'accalmie et d'autres où j'ai dû lutter pour avancer.
Parfois, tout ce qui m'a retenu, c'était la volonté de savoir le fin mot de l'histoire, et comme ça a ressemblé très fort à ce que j'imaginais depuis quasiment le début, j'ai été déçu.


Un petit mot pour finir : un film d'animation est en cours de production. Il est réalisé par Jan Kounen et devrais sortir dans le courant de l'année. Vous pourrez voir quelques images de production sur le site internet du studio FORGE ANIMATION
Autant le livre, si je ne l'ai pas détesté, ne m'a pas emballé plus que ça, autant je me demande comment Kounen va le traiter, et j'irai sûrement le voir.


EDIT : il parait que je suis un peu trop sévère avec ce livre. Alors attention, je ne dis pas que c'est un mauvais livre. Il y a même d'excellentes choses dedans. Dans cet article, je pointe surtout les défauts les plus flagrants qui m'ont posé souci, qui m'ont empêché de savourer ce roman plein de potentiel. Je ne remets pas en cause son originalité, mais ses indéniables et profondes qualités n'occultent pas ses faiblesses, et cela m'empêche d'être à la fois objectif et complaisant.

Vendredi 14 juin 2013 à 19:23

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Auteur
 Isaac ASIMOV 
Titre original Pebble in the sky

Chez J'ai lu :
Nombre de pages 255
Prix 4,80€
ISBN 2-290-31297-5 
      

Première édition 1974 (dernière édition : 25/04/2001)
Traduction Michel Deutsch



Résumé
Joseph Schwartz est propulsé des milliers d'années dans le futur où la Terre n'est qu'une planète secondaire au sein d'un empire galactique. Dans ce monde où les personnes âgées de plus de 60 ans sont frappées d'euthanasie, Joseph est en danger.

Mon avis
Un ami du lycée m'en avait parlé, il y a fort fort longtemps, mais le titre m'était resté dans la tête (il avait adoré). Voilà, des siècles plus tard (oui, je suis très vieux) que je le trouve sur un rayonnage de la bibliothèque... J'avais déjà lu une paire de nouvelles d'ASIMOV, sur ses robots, que j'avais bien aimé.

Cependant, j'ai été surpris par ce court roman : déjà, le résumé ne correspond pas à l'image que me renvoyait le titre. Et ensuite, la lecture de l'histoire m'a assez décontenancé : en effet, j'attendais une sorte d'aventure (ayant renoncé grâce au résumé à l'aspect space-opéra promis par le titre) où l'on suivrait Joseph dans son calvaire.
Et puis non, ce n'est pas ça du tout, c'est plus un roman chorale, où chaque personnage, par son interprétation des événements, vient tisser sa propre toile de réalité, de développement de l'intrigue, et l'on perd très vite le côté aventure, si toutefois on l'a eu sur une page, pour entrer dans une sorte de critique politique assez amusante dont la plupart des ressorts s'apparentent à ceux du vaudeville.
Du coup, si l'histoire se lit sans mal, elle manque un peu de souffle "épique", mais on retrouve l'implacable logique d'ASIMOV déjà croisé sur ses robots...

En fait, j'aurais bien aimé un monde plus fouillé, avec des trouvailles sympathiques, sur la vie quotidienne de nos descendants, et une atmosphère un poil plus palpitante. Pour le coup, le style fait assez clinique. ASIMOV a un peu sacrifié l'action, mais sa critique n'en ressort que mieux, dépouillée de fioritures. Du coup, je ne suis pas entièrement convaincu, et pourtant j'ai bien aimé...

Mercredi 5 juin 2013 à 15:23

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Auteur
 Nathaniel HAWTHORNE

Chez ZULMA :
Nombre de pages 92

Prix 9,95€  ou  6,99£
EAN 9782843043079
      
Première édition 10 janvier 2005

 


Résumé
4 histoires courtes de Nathaniel HAWTHORNE (1804-1864)
Au programme :
- Lady Eleanore' mantle : Lady Eleanore arrive d'Angleterre, amenant en même temps la mort et la désolation sans le savoir.
- The prophetic pictures : Un jeune couple commande un tableau, à un peintre, mais leurs portraits arborent des expressions dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas.
- The birthmark : Un éminent docteur se marie avec une magnifique jeune femme. Mais celle-ci a une petite marque de naissance sur la joue.
- Rappaccini's daughter : Le jeune Giovanni découvre le jardin empoisonné de Rappaccini, et fait par la même occasion connaissance avec la fille du scientifique.

Mon avis
Mon premier livre entièrement en anglais depuis l'ouverture de ce blog, et depuis un looooooong moment, il faut bien l'avouer !
Mais voilà, j'ai écouté ce qu'une petite fée a chuchoté à mon oreille, et j'ai décidé de quitter les éditions bilingues pour oser la VO intégrale. Naturellement, les fées savent de quoi elles parlent (la plupart du temps) aussi devait-elle avoir raison !

Ce qui m'a permis de découvrir HAWTHORNE par la même occasion, et je dois avouer que ça m'a bien plus, et que je lirais probablement The Scarlet Letter, peut-être en français néanmoins (faut pas pousser, quand même ! ^^ )
J'ai eu un peu de mal avec la seconde nouvelle, du mal avec les phrases, du mal avec l'histoire, que je n'ai pas bien comprise, je pense. Donc je ne m'attarderai pas dessus, je la lirai en français pour voir si j'ai manqué effectivement quelque chose, un de ces jours...
Les histoires sont teintées d'horreur, mais pas d'horreur comme on peut en lire dans les romans modernes, destinés à faire peur. HAWTHORNE est plus dans la recherche de la mécanique de l'horreur, de la façon dont tout peut basculer, et c'est plutôt étrange (et plaisant) la façon dont il entremêle doucement l'horreur et le romantisme.
Par certains égards (s'il n'y avait en plus cette touche de fantastique), on pourrait rapprocher ces récits de Roméo et Juliette (surtout en lisant le quatrième récit).

Le manteau de Lady Eleanore est vraiment inscrit dans cette mécanique de l'horreur. HAWTHORNE abandonne tout suspense en focalisant son attention sur le manteau et sur les faits et gestes de Lady Eleanore. Mais cela ne réduit pas pour autant l'intrigue, et on assiste, comme si on regardait avec une loupe, la façon dont le Mal se répand.
D'ailleurs, à ce propos, c'est un peu dommage, car il y a une introduction qui présente rapidement l'auteur, ce qui est plutôt une bonne idée (j'aime bien qu'on me présente une peu un auteur que je ne connais pas, qu'on situe un peu son travail par rapport à son histoire, à son époque) mais qui a le malheur d'ôter tous les voiles de l'intrigue du manteau et de la marque.

La tâche de naissance est dans la même veine, un peu moins gothique, un peu plus romantique. On entre dans l'obsession contagieuse d'un homme, qui croit que le progrès peu rendre les choses plus belles. C'est marrant, dit comme ça, on dirait presque une fable écolo.

Quant à la fille de Rappaccini, c'est sûrement ma nouvelle préférée. Et celle que j'ai lu avec le plus de facilité (même si la première se lit assez bien elle aussi) Beaucoup de sensibilité, mais aussi des personnages qui interfèrent à différents niveaux, qui font des choses horribles et magnifiques à la fois, et encore une fois, ça pourrait être une sorte de métaphore écologiste. J'ai beaucoup aimé me promener dans cet Eden inversé en compagnie de Béatrice, c'est doux et beau et terrible et maléfique, jusqu'à l'explosion, la phrase finale, qui porte en elle toute la folie des hommes.

Vraiment, j'ai pris ce livre parce qu'il est tout petit (pas 100 pages ! quand le prochain en fera plus de 1000 !) et que la VO intégrale me faisait un peu peur, mais la découverte de HAWTHORNE a été une vraie bonne surprise.

Jeudi 23 mai 2013 à 18:14

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Auteur Joseph DELANEY
Titre original The spook's secret

Chez BAYARD Jeunesse:
Nombre de pages 372
Prix 11,90€ (il semblerait que le prix soit monté à 13,50€ depuis mon édition)
ISBN 978-2-7470-1723-7
      

Première édition Mars 2007
Traduction Marie-Hélène Delval



Résumé
Alors que le froid se fait plus vif, l'Epouvanteur reçoit un message qui semble grandement le perturber. Il décide aussitôt de quitter Chipenden pour se rendre dans sa maison d'hiver, à Anglezarke. La vieille demeure est lugubre : dans les profondeurs obscures de ses caves sont enfermées des sorcières et des gobelins. Quant au mystérieux auteur de la lettre, qui rôde dans les parages, il se révèle être l'ennemi juré de John Gregory. Au cours de longs mois d'hiver, Tom découvre peu à peu le passé caché de son maître. L'Epouvanteur doit-il payer le prix de ses erreurs de jeunesse ? Lorsque certains secrets, qu'il a toujours dissimulés, seront finalement dévoilés, Tom va se trouver en grand danger...

Mon avis
Troisième tôme des aventures de Tom Ward, et, cette fois-ci, une petite déception à la clef.

J'aime toujours autant le style de DELANEY, l'ambiance, lourde et sombre est très bien posée, mais deux petits soucis :
- J'ai moins retrouvé les liens entre les personnages, comme s'ils s'étaient figés et avaient cessé d'évoluer. Et puis le comportement de Tom est parfois un peu... décevant ?
- J'ai trouvé aussi que la surprise ne jouait plus. En fait, les bases de ce récit sont posées dès le second opus, et les relations entre protagonistes (John Gregory et Morgan) se posent dès l'ouverture. Si le récit réserve quelques autres surprises et découvertes, elles s'accordent toutes dans le même sens, et il n'y a donc peu ou pas de retournements de situation.

Et puisau bout du troisième tome, j'aurais aimé que  soit un peu approfondie la mythologie "ordinaire" propre au monde de l'épouvanteur. Gobelins et Sorcières, on a fini par les connaître, et j'aurais aimé connaître d'autres choses. Bien sûr, il y a le "big boss de fin de niveau", mais je ne sais pas...
Un peu déçu, voilà.

Mercredi 22 mai 2013 à 14:00

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