Auteur Serge BRUSSOLO
Nombre de pages 300
Première édition 5 avril 2001
Résumé
Peggy Sue est une collégienne qui aimerait bien ne pas avoir l'étrange pouvoir de voir des sortes de fantômes, vilains esprits qui se jouent de l'humanité.
Quand un étrange soleil bleu apparait au-dessus de la ville, tout se met à dérailler. Les cancres deviennent des génies, les animaux fomentent une révolution... Bientôt, c'est le chaos.
Et c'est exactement le but voulu par les fantômes !
Peggy Sue arrivera-t-elle à contrer les visées machiavéliques ?
Mon avis
Je connaissais déjà un peu Brussolo pour avoir lu, gosse, l'un de ses bouquins pour adultes (Derelict, Le labyrinthe du pharaon).
Maintenant que je suis adulte, je me suis penché sur ses livres pour "enfants", en me demandant ce que cela avait donné.
Dans ce premier tome des aventures de Peggy Sue, il y a du bon... et du moins bon.
Ce que j'ai bien aimé, c'est la façon qu'à l'auteur, en quelques mots, de définir le caractère des personnages, et de s'y tenir fidèlement sans les trahir jusqu'à la fin de l'histoire. On reconnait chaque personnage dans le moindre dialogue, dans leur comportement, leurs petites habitudes mesquines. Peggy sue est une vraie collégienne, qui évolue parmi des collégiens et qui traîne sa famille autant que sa famille la traîne. A aucun moment sa nature ne varie, Brussolo a l'intelligence de ne pas en faire une petite héroïne pure, sans peur et sans reproches. Elle reste Peggy Sue.
Alors oui, c'est très caricatural, mais la recherche de la psychologie fine, n'est pas l'objet de ce livre. L'objet, c'est amuser.
Et pour divertir, l'auteur est en plein dedans. De même que ses personnages, l'action est taillée à la serpe. Elle a un côté très formaté par le cinéma d'action américain, où le travail est mâché à l'avance, et donc ce n'est pas dans le dénouement final qu'opère la surprise. La surprise est plutôt dans la constance des rebondissements et dans le ton général de l'histoire, à cheval entre le burlesque et l'horrible, qui font qu'on ne s'ennuie pas une minute.
Le moins bon est plus une question de rythme, à mon avis. J'aurais préféré m'attarder sur certains passages qui sont baclés vite faits, comme la scène où Peggy Sue reçoit ses fameuses lunettes qui ne fait l'objet que d'un rapide flashback alors qu'il s'agit d'une scène d'initiation assez importante pour la jeune fille. J'aurais préféré que d'autres soient écourtées (celle avec le canapé, par exemple) parce qu'elles n'apportent foncièrement pas grand-chose à l'histoire. Et puis ça manque un peu de la présence du narrateur, non pas qu'il s'implique lui-même dans l'histoire, mais j'aurais aimé lire cette histoire comme on lit un conte, certes un poil macabre, mais un conte quand même. Une science de la narration plus poussée, des choses dépeintes par petites touches qui révèlent peu à peu leur importance... J'avais beaucoup aimé trouver ça dans les yeux du dragon de Stephen King, qui donnait moins l'impression d'être lu que d'être écouté, un peu comme si King racontait l'histoire autour d'un feu de camp, lors d'une veillée sympa entre potes, à faire griller des chamallows.
Cet aspect négatif ne m'a pas empêché d'acheter le second tome ^^ (vive les occaz ! )
J'ai bien envie de voir si ces petites lacunes sont comblées, et surtout hâte de savoir vers où Brussolo veut nous entraîner et les péripéties qu'il va encore inventer ! Parce que de ce côté là, c'est bien riche, et en dépit des petits défauts, c'est tout à fait le genre de récit qui m'aurait comblé étant gosse et qui éveille toujours ma curiosité et ma sympathie aujourd'hui.