Entre-les-pages
Que dire ? Il y aurait de quoi rédiger un livre !
Il y a des choses que j'ai aimé, d'autres moins.
Parfois, c'est un peu simpliste, un peu moralisateur, mais il y a tellement de belles idées, de personnages à découvrir, personnages qui d'ailleurs endossent les vêtements de héros sans trop en avoir la carrure...
J'ai aimé l'humour qui emaille le récit, et le début et la fin, qui en dépit de leur forte connotation chrétienne, véhiculent leur propre vision de la foi (qui, bien que n'étant pas croyant, je serais quelque part plus enclin à partager)
Un bon gros livre qui se laisse dévorer avec plaisir, mais que l'on peut aussi savourer au gré des histoires...
Mardi 14 octobre 2014 à 22:15
Auteur Leonardo PATRIGNANI
Titre original Multiversum
Chez Gallimard Jeunesse :
Nombre de pages 333
Prix 15€
ISBN 978-2-07-065013-2
Première édition Mai 2013
Traduction Diane Ménard
Résumé
Alex vit en Italie, Jenny en Australie.
Ils ne se sont jamais vus pourtant ils se connaissent depuis toujours, unis par un lien télépathique très fort. Le jour où ils cherchent à se rencontrer, ils découvrent qu'il existe une infinité d'univers parallèles et que la réalité qui les entoure n'est qu'une de ces multiples dimensions. Parviendront-ils à se rejoindre tandis que leur destin semble lié à celui, inéluctable, de la Terre ?
Existe-t-il un monde où vivre leur amour ?
Mon avis
Comme tout un chacun, je pense, c'est la très elle couverture de Roberto Oleotto qui a attiré mon attention sur ce livre, sans compter que les univers parallèles ne pouvaient que renforcer cet attrait.
Alors sur internet, on peut lire un peu de tout, concernant ce livre, du bon et du moins bon. J'ai lu certaines réflexions que je trouve assez... surprenantes. La plus grosse d'entre elles est à propos de la quatrième de couverture et de son résumé : on l'accuse d'en dire trop et de révéler l'existence des mondes parallèles, élément qui n'arrive certes pas tout de suite dans l'intrigue. Mais il s'agit d'une trilogie, et le titre est ?........(suspense)........Multiversum ! (Merci à ceux qui suivent) Avec un titre comme celui-ci, difficile de passer à côté des univers parallèles.
Moi, là où j'ai tilté un peu plus, c'est quant au destin de la Terre, mais ceci dit, ça se laisse assez bien oublier au fil de la lecture, je trouve.
La seconde critique qu'on croise le plus, c'est les incohérences, notamment la quasi-absence des parents. Moi, ça ne m'a pas dérangé outre mesure pour la simple et bonne raison qu'à aucun moment l'auteur ne dit que l'action se situe dans notre dimension. Pourquoi, dans d'autres dimensions, celles où vivent Jenny et Alex, les parents ne seraient-ils pas plus passifs ou permissifs ? Et puis c'est un roman jeunesse, et soit les parents sont une charge, soit le héros s'émancipe très vite. La plupart des livres jeunesse ne viennent pas dire aux ados qu'ils sont encore des enfants, mais on préfère leur faire miroiter les possibles du monde des adultes. Sincèrement, ça ne me pose pas de problème majeur. C'est vrai cependant que parfois, les héros ont des réactions un peu abruptes avec leurs familles, ça aurait gagné à être mieux travaillé, avec plus de finesse. D'ailleurs, c'est un peu le reproche général que je ferai à Multiversum, le manque de finesse, le temps qu'il faut pour laisser apprécier le cheminement de pensée des personnages.
La dernière chose, c'est qu'ils auraient pu tenter autre chose pour communiquer au début. Alors là, c'est vrai. C'est une faille du récit, mais je pense qu'il aura été très facile pour l'auteur de l'empêcher (en réfléchissant dix secondes, j'ai moi-même une idée quant à la question) ça aurait été une digression de plus, et l'auteur a voulu couper au plus court afin d'installer son récit sans plus de délais.
Bon, mon avis à présent, pour de vrai ^^ :
Le livre se lit sans déplaisir, le style est fluide, agréable, compréhensible en dépit des multiples possibilités offertes par le foisonnement de dimensions. Cependant, j'aurais aimé que l'auteur prenne plus son temps, décrive plus les décors, surtout au début, car j'ai trouvé que ça manquait un peu d'une couleur pittoresque pour chacun des deux pays. J'aurais aimé sentir ce dépaysement, et sans céder à la dynamique du récit, prendre deux secondes pour apprécier ce qui différencie l'Italie et l'Australie.
J'aurais aussi aimé qu'il prenne plus de temps à présenter les personnages et ce lien indéfectible qui les unit, parce qu'il évoque les sensations ressenties au gré des contacts, mais moins les émotions.
Et puis j'ai un peu été déçu par le côté hackeur de l'ami. Il n'y avait pas besoin d'avoir recours à un moyen malhonnête qui ne leur pose guère de problème de conscience pour partir à Melbourne, il suffisait de dire que Marco avait vendu un brevet et avait de l'argent de côté, ça aurait été tout aussi crédible et n'aurait pas entaché le potentiel sympathique du jeune homme.
J'ai par contre beaucoup apprécié la façon qu'a Alex de se projeter dans le multivers, l'émergence du pouvoir et la tonalité de plus en plus dramatique que prend l'aventure, jusqu'à la toute fin, qui m'a fait pensé très fort au plan de complémentarité de Shinseiki Evangelion. Dans la seconde moitié du récit, on prend aussi mieux la mesure du sentiment qui unit Alex et Jenny, ce mélange d'amour/amitié et de "force du destin".
Jenny, d'ailleurs, est moins présente qu'Alex dans le récit, mais je trouve que ça crée une vraie attente du côté du lecteur, une vraie envie de la retrouver nous aussi.
Pour le coup, ce roman place la barre très haut, un peu trop peut-être pour le traitement qu'en fait l'auteur, mais il y a un côté très addictif, dû à l'enchaînement constant des péripéties, surtout une fois que l'auteur a fini de nous expliquer comment son multivers fonctionne. A partir de ce moment, les événements vont crescendo jusqu'au climax final (je n'ai pas trop utiliser ce mot, parce qu'en géologie, branche dans laquelle j'ai commencé mes études, le mot climax signifie autre chose, ahah ^^') qui pose plein de nouvelles interrogations et une formidable attente du tome prochain dont la sortie est prévue pour le 10 avril de cette année !
Mercredi 29 janvier 2014 à 19:00
Auteur Orson Scott CARD
Titre original Pathfinder
Nombre de pages 314 + 347
Prix 14€ + 14€
+ 978-2-226-02320-4
Première édition Septembre 2013
Traduction Mathieu Jacquet
Résumé
Rigg sait garder les secrets, le sien en particulier : il est un pisteur, capable de traquer n’importe qui en suivant des traces que lui seul perçoit.
À la disparition de son père, le garçon est stupéfié de découvrir que ce dernier lui cachait bon nombre de choses : des informations sur son passé, son identité, son destin. Alors qu’il mesure toutes les perspectives qu’offre son étrange talent, son existence tout entière va prendre une nouvelle tournure…
Pour commencer
Comme je le disais dans l'article consacré à La stratégie Ender, Quentin M et Fanny V des éditions J'AI LU a eu la bonne idée de m'envoyer en même temps le premier livre (en deux parties) de la saga PISTEUR. Un grand merci à eux, donc, ainsi qu'à la maison d'édition !
Mon avis
L'ambiance est très différente de ENDER.
Je me retrouve donc dans un univers un peu plus connu, un peu à la croisée des chemins entre la SF et la Fantasy.
Il y a un petit côté négatif, je vais donc commencer par celui-ci, pour ne pas vous dégoûter du bouquin ! C'est un sujet que j'avais déjà évoqué avec ENDER...
Je rencontre toujours le même souci avec cet auteur, à savoir que je suis toujours en train de danser d'un pied sur l'autre. Entre le livre jeunesse et le livre adulte. J'ai vraiment du mal à me positionner (même si on est clairement plus le livre jeunesse, rien que par la structure du récit et le rythme plus enlevé de la narration, les personnages qui s'interrogent moins sur leurs propres motivations...)
Et puis, je trouve qu'il aborde certaines problématiques assez complexes, découlant entre autres des pouvoirs de Rigg. Et le souci, c'est qu'il peine a rendre compréhensibles facilement les règles de ce genre de pouvoir. Les personnages se perdent un peu en conjectures qui sèment le lecteur en cours de route, d'autant plus que les interactions spatio-temporelles de PISTEUR n'obéissent pas forcément aux mêmes règles que les histoires du même genre.
Ce détail mis à part, on entre dans l'aventure de façon assez agréable, les personnages sont attachants, drôles, pénibles, détestables, bref : vivants. (Oui, même le héros est exaspérant, des fois ! ce que ne manquent pas de lui rappeler ses compagnons)
Il y a un côté très récréatif dans les rebondissements, comme si l'auteur n'avait qu'une vague idée de ce qu'il voulait raconter, comme s'il savait vouloir aller de A à Z mais qu'il lui ait fallu inventer le reste de l'alphabet en cours de route. Du coup il force un peu le trait sur certaines actions, certaines répliques, tout en conservant un esprit ludique qu'on ne peine pas à suivre.
La seconde partie est plus statique, entre la quête de la vérité, toujours, et les frictions politiques. C'est la partie que j'ai préféré, le style est plus fluide, on prend enfin connaissance du monde où l'on est (qui n'est pas sans rappeler d'autres oeuvres de SF, nous éloignant du coup un peu de la Fantasy, même si certaines figures "héroïques" demeurent). D'un côté CARD élargit notre vision de ce monde, de l'autre il se recentre sur la narration et ses personnages en ajoutant une touche de tension qui ne quitte pas cette partie jusqu'à la fin.
Je ne dirais donc pas que j'ai préféré PISTEUR à ENDER, les deux étant très différents. ENDER m'a comblé de par son histoire, PISTEUR est plus léger, mais ENDER était plus facile à suivre sur le concept et plus profond, incitant plus à la réflexion.
Je ne sais pas combien de livres sont prévus (pas trop, j'espère) mais je pense que j'irai lire la suite des aventures de Rigg par curiosité, pour savoir comment tout cela va finir, alors qu'ENDER se suffisait à lui-même (et j'avais beaucoup aimé sa fin ouverte pour ne pas en profiter un peu avant de risquer le retrouver).
PISTEUR n'est donc pas un incontournable de la littérature actuelle, mais se laisse lire, comme on lit une BD sympa et décontractée. On fait le plein d'aventures, de nouveaux horizons, et c'est déjà pas mal !
Bon, je ne suis pas satisfait pour une fois de cette chronique, j'ai l'impression d'oublier des choses que je voulais dire.
Je reviendrai peut-être la compléter un peu plus tard...
Lundi 25 novembre 2013 à 20:54
Auteur Joseph DELANEY
Titre original The spook's mistake
Chez BAYARD Jeunesse:
Nombre de pages 394
Prix 12,90€
ISBN 978-2-7470-2797-7
Première édition Janvier 2009
Traduction Marie-Hélène Delval
Résumé
Et voici le 5ème tome aussi vite englouti que ses prédécesseurs...
Globalement, une bonne lecture, agréable.
Mais j'ai noté quelques petites critiques négatives... on y va ?
- Déjà, je sais que c'est propre à la littérature jeunesse, mais c'est un peu pénible qu'on rappelle toujours ce qui s'est passé dans les tomes précédents... surtout que c'est pas très subtile, là...
- Ensuite, le récit obéit à une sorte de mécanique qu'on a déjà croisé dans les tomes précédents, et c'est un peu dommage. Le héros se retrouve à un endroit, il est isolé, il doit faire des allers-retours entre plusieurs points (le moulin, la grotte de l'ermite...), et affronter le big-boss...
- J'ai aussi trouvé que ça manquait de moments vraiment effrayants, alors que dans le premier et second tomes, il y en avait d'avantage.
Heureusement, DELANEY donne un franc coup de collier, sur d'autres aspects de l'intrigue. Ainsi, il étoffe son bestiaire, et on découvre les créatures de l'eau, et surtout, il vient un peu bouleverser les rapports entre les personnages (sans vouloir en dire trop), et crée une nouvelle dynamique, de nouvelles alliances, un nouvel équilibre qui bouscule un peu nos habitudes et nos certitudes.
Tom commence à prendre un peu plus de substance, ce qui n'est pas un mal, mais mon personnage préféré reste toujours Alice, qui est sûrement le personnage le plus attachant et le plus complexe de la série.
Jeudi 15 août 2013 à 20:00
Auteur Haruki MURAKAMI
Titre original Nejimaki-dori kuronikuru
Chez BELFOND :
Nombre de pages 833
Prix 23,50€
ISBN 978-2-7144-5320-4
Première édition 2012
Traduction Karine Chesneau et Corinne Atlan
Résumé
Un chat égaré, une inconnue jouant de ses charmes au téléphone, des événements anodins suffisent à faire basculer la vie d'un jeune chômeur, Toru Okada, dans un tourbillon d'aventures. L'espace limité de son quotidien devient le théâtre d'une quête sans cesse renouvelée où rêves, réminiscences et réalités se confondent. Aucune frontière, physique ou symbolique, ne résiste à l'effervescence des questionnements qui s'enchaînent au rythme de rencontres déroutantes, chacune porteuse d'un secret, d'une fragilité propre.
Haruki Murakami tente de nous donner à voir la part d'ombre des choses et des êtres. Replaçant la méditation bouddhique dans la violence contemporaine du japon ou d'ailleurs, il se propose d'explorer nos ténèbres intérieures. Sans se départir d'un humour où perce la détresse, il emmène le lecteur dans un monde fantastique où, toujours plus fuyante, la réalité n'en devient que plus envoûtante.
Mon avis
J'ai rendu le livre et la dame de la bibliothèque m'a avoué qu'elle n'était pas arrivé à le finir.
Je peux comprendre. Le livre est très bien écrit, le style très fluide, mais l'auteur se perd, dilue son histoire qu'on finit par perdre peu à peu de vue, tant les sous-histoires sont nombreuses, et le contact ne revient qu'à la toute fin.
Personnellement, sur l'histoire, je n'ai pas vraiment accroché non plus, je ne me suis pas senti transporté, j'ai fini par me désintéresser du chat, de la femme... J'ai plus trouvé mon intérêt dans les sous-récits, presque, l'invasion de la Chine par le Japon, la première descente dans le puits.
En fait, ce qui m'a fait tenir, ce sont les personnages : May est adorable, on s'y attache facilement, une femme-enfant douce et cruelle à la fois. Et Creta aussi, plus que Malta d'ailleurs, elle aussi fragile et forte, pleine de contradictions.
On retrouve aussi la figure monstrueuse de l'enquêteur de 1Q84.
Voilà. Je suis presque triste de ne pas avoir adhéré.
Deux bouquins de suite qui me font ça, cette impression. La Horde du Contrevent et celui-ci... Des livres que j'aurais vraiment aimé aimer, qui ont des moments merveilleux dans l'écriture, mais pour lesquels j'ai, je crois, loupé quelque chose dans la rencontre.
Mardi 2 juillet 2013 à 19:25