Entre-les-pages

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Réalisateur
 Gareth EDWARDS II

Avec Aaron TAYLOR-JOHNSON, Ken WATANABE


Durée 123 minutes

Format 2,35 3Drelief

Sortie 14 mai 2014



Résumé
Le physicien nucléaire Joseph Brody enquête sur de mystérieux phénomènes qui ont lieu au Japon, quinze ans après un incident qui a irradié la région de Tokyo et déchiré sa propre famille.
Refusant de s’en tenir à la version officielle qui évoque un tremblement de terre, le scientifique revient sur les lieux du drame accompagné par son fils Ford, soldat dans la Navy. Ils découvrent que les incidents ne sont pas liés à une catastrophe naturelle, mais à des monstres réveillés par des essais nucléaires dans le Pacifique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Mon avis
Le retour du gros monstre sur les écrans.
Que dire sinon que la déception est à l'image de la taille de la créature ? colossale.
L'introduction phagocite à elle seule un bon quart du film. Alors on prend son mal en patience et on attend gentiment... On attend... On attend... Enfin, au Japon, une créature géante sort d'une sorte de cocon protégé par une sorte de toile d'araignée métallique tissée par les petites mains d'ouvriers humains. Ridicule quand on a vu ce dont était capable cette créature aux Philippines...
Bref... incroyable coup de théâtre ! ce n'est pas le gros lézard mutant... à la place, une sorte d'arachnide géante qui rappelle les bestioles sympathiques de Starship Troopers.
En fait, Godzilla, dans le film, on le voit 15 minutes. La plupart de ces 15 minutes, il est sous l'eau ou noyé dans les nuages de fumées et de poussières ou filmé en très gros plan. Autant dire, qu'on ne le voit quasiment pas. Sans compter que le réalisateur ne peut s'empêcher
1: d'éviter les répétitions dans les actions.
2: d'éviter de filmer des scènes d'actions, n'assurant donc pas le spectacle.

Côté personnages, on a le droit aux poncifs du genre. Rien de nouveau sous le soleil. Le gentil héros qui veut sauver sa petite famille et qui va en profiter pour sauver, un peu salement c'est vrai, le monde. Avec l'aide de gros zilla, le super flic des super grosses bêbêtes (re-ridicule).
Le scientifique essaie de rattraper ses erreurs et naturellement, expliquer en vain aux soldats ricains que larguer une bombe A ne sert à rien ne nous sera pas épargné.

Côté réalisation, c'est morne. Il y a de temps en temps de belles choses, mais ça ne dure pas. La musique, notamment sur le combat de titans, tombe totalement à côté tellement elle est pompier. J'ai vu le film en 3Drelief, et croyez-moi, elle ne sert strictement à rien. Un bon travail sur la profondeur de champ en "flat" fait aussi bien.

A la fin, tout le monde est content, chacun rentre chez soi, cassez-vous de la salle pour laisser place à la séance suite siouplé, qu'on rentabilise un peu ce film de merde...

J'ai vu des film de monstres géants autrement plus cool. Regardez le récent Pacific Rim, et vous comprendrez qu'il ne sert à rien de se prendre tellement au sérieux. Regardez le Godzilla de Roland Emmerich, et même lui, qui est 100 fois plus cool, va plus loin dans la relation de l'humain et du monstre, et même lui interroge plus (alors que ce n'est vraiment pas très poussé) quant à notre usage de la science et notre place dans le monde.
Enfin, j'ai vu des films avec zéro scénario (ou si peu) comme BattleShip, qui assuraient niveau spectacle...
Je ne dis pas que c'est ce qu'aurait dû faire EDWARDS, chacun son film, mais on a l'impression le pauvre qu'il n'a rien à dire, qu'il voulait juste se faire plaisir en faisant revivre un mythe. Quand on assure pas niveau spectacle et niveau fun, il faut assurer du côté sérieux de la pellicule et donner une vraie réflexion sans donner la morale. Il n'y a rien de tout ça.

En fait, le gros problème de ce film, c'est qu'il manque cruellement de générosité.
Passez donc votre chemin, allez voir une bouse quelconque qui vous fera marrer deux minutes ou un bon film, mais promis juré, Gojira 2014 n'en vaut pas la peine.

Samedi 17 mai 2014 à 19:13

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Auteur
 Helene HEGEMANN
Titre original Axolotl Roadkill

Chez Le Serpent à Plume :
Nombre de pages 295
Prix 20€
ISBN 978-2-268-07073-5
       

Première édition Avril 2014
Traduction Max Stadler & Lucile Clauss




Résumé
Mifti n’est pas une ado comme les autres.
Livrée à elle-même, elle sèche les cours, elle fume, se noie dans l’alcool, prend de la coke et des ecstas. Avec ses amis, ils s’envoient des SMS, des mails, ils philosophent sur la vie, chantent des airs des Pink Floyd, feraient n’importe quoi pour s’impressionner.
L’anarchie totale, quoi.

Mon avis
Difficile d'avoir un avis tranché sur cet ovni.
Difficile de s'impliquer sur une critique, car, en dépit des profondes différences qui m'opposent à Mifti, il y a des choses en elle que je reconnais en moi...

Il y a des passages que je n'ai pas aimés. De longs passages où l'on se demande où l'on va, et en fait, on ne va pas.
Des trucs totalement déconstruits, téléscopage de concepts abstraits et abscons qui noient le discours.

D'autres passages sont comme autant de bougies vacillantes dans l'obscurité. C'est noir, et pourtant on sent un humour, un cynisme assez plaisant, pour peu qu'on ait perdu nous aussi foi en nos prochains, en l'humanité, en l'amour, en tout un tas de trucs censés nous attacher un peu à ce monde et nous donner l'illusion d'être bien en vie.
Certains dialogues, certains lâcher-prise sous substances illicites sont plutôt bien menés, elle nous embarque dans ses descentes paranoïaques.

Mifti, au début, elle apparait un peu comme une force de la nature, comme une battante qui a décidé de tout rejeter. Plus on avance, plus elle dévoile ses failles, jusu'à ce que rapidement on s'aperçoive qu'en fait, il y a longtemps qu'elle ne se bat plus, que c'est juste une pauvre gosse paumée comme il y en a tant. Pour ça, le livre est assez cruel, parce qu'on assiste à ses dérapages, mais on n'a pas la senstation qu'on pourrait la sauver juste avec des mots.
Qu'il ne suffirait pas de la prendre dans nos bras pour parvenir à la protéger.

Axolotl Roadkill, c'est plus une expérience qu'un livre.
Faut le tester, sans aucune garantie qu'il plaise. Je ne sais moi-même toujours pas s'il m'a plu, car il semble tellement inconsistant qu'on en oublierait presque les moments forts.
Et il ne faut pas espérer qu'il répondra à nos propres interrogations.
Mais il est intéressant à découvrir en dépit de tous les freins qu'il oppose.


J'ai choisi ce livre pour le petit challenge de DRUSSNAGA : l'énigme des 5 continents. Donc, celui-ci compte pour l'europe.

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Jeudi 8 mai 2014 à 17:15

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Auteur
 Leonardo PATRIGNANI
Titre original Multiversum - Memoria

Chez Gallimard Jeunesse :
Nombre de pages 317
Prix 15€
ISBN 978-2-07-065014-9
       

Première édition Avril 2014
Traduction Diane Ménard




Résumé
Après la catastrophe qui s'est abattue sur la terre, Jenny et Alex se trouvent plongés dans Memoria, une dimension mentale qui n'existe qu'à travers leurs propres souvenirs.
Est ce pour eux l'espoir d'être réunis dans une vie nouvelle ?
Ou un cauchemar dont ils ne peuvent s'échapper ?

Mon avis
Voici donc la suite très attendue du premier tome de cette trilogie.
Du fantastique, on glisse vers une ambiance plus SF - Techno Thriller...

C'est un peu délicat, car j'avais plutôt bien aimé  le premier en dépit de ses défauts, mais autant le dire tout de suite, ce second tome est bien loin de me satisfaire, tant pour son style que pour son histoire et que pour la tournure étrange que prennent les évènements.

Le roman est en deux parties, la première concerne mémoria, cet univers de souvenirs où Alex et Jenny ont de plus en plus de mal à se sentir vivants.
La seconde partie, je ne vous dirai pas vers quoi elle renvoie pour ne pas gâcher la surprise.

Globalement, je trouve que les deux parties sont mal maîtrisées. Il y a une tentative de rationaliser mémoria qui est un peu dommage, ça aurait plus être tellement plus schizo, tellement plus psychédélique, tout ça sans ces longues parties pseudo-poétiques qui ne racontent rien...
On sent que l'auteur tient un sujet en or et qu'il le laisse échapper, peut-être à force de trop vouloir viser la cible jeunesse ? Tout ça manque cruellement de folie, de panache, d'horreur.
Et je n'ai pas tellement l'habitude de critiquer les personnages, mais je suis un peu comme Jenny : Marco commence à me gonfler.

La seconde partie s'articule autour de Jenny. Autant la rupture est intéressante, autant le nouvel univers dans lequel elle glisse fait artificiel. J'ai dit que Multiversum basculait vite du côté SF, mais la SF est ici réductrice, les concepts simplistes, pleins de solutions de facilité assez décevantes. Même la fin a eu du mal à me surprendre, même si elle n'est pas logique avec ce qu'on a eu plus avant.

Bref, quand on a parcouru les méandres de Holdstock, Asimov ou K.Dick, c'est vraiment dur de trouver Memoria à la hauteur...
Et je suis d'autant plus déçu que je n'avais pas du tout envie d'être déçu ! Il aurait fallu tellement peu pour que ça soit mieux ! mais ce peu semble inaccessible à l'auteur...
Du coup, j'attends Utopia, le dernier volet, comme une sorte de rédemption, de réabilitation. J'attends qu'il se hisse au moins au niveau du premier... ou qu'il achève de me décevoir.

Vendredi 2 mai 2014 à 11:55

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Auteur
 Renaud JOUBERT


Chez Le Serpentà Plumes :
Nombre de pages 251
Prix 15€
ISBN 2-84261-276-0
       

Première édition Juin 2001




Résumé
La caravane Kouchka suit son chemin à travers les paysages rocailleux et rien ne l’arrête. Elle va vendre son chargement d’épices et de riz à Mafen, au sud du royaume.
Pourtant, au sortir du Dar Sour, la tribu apprend qu’une guerre a éclaté et que la ville est inaccessible. Le convoi décide alors de s’immobiliser dans le petit village côtier de Sandr, le temps que la voie soit à nouveau libre.
Pour Isla qui avait toujours rêvé de voir la mer, cet imprévu est une bénédiction. Lassée par la sécheresse du Dar Sour qui brûle son visage et consume sa jeunesse, fatiguée de regarder chaque jour les vents de sable effacer le passé, la jeune Kouchka aspire à une vie plus paisible. À Sandr, elle trouve la douceur et l’harmonie qui, selon elle, font tant défaut au désert.
Surtout, elle rencontre un séduisant pêcheur, pour lequel, charmée par ses récits enchanteurs et ses éloges de la mer, elle se détourne de son promis, Fulvi. Lorsque la jeune nomade décide de rester à Sandr, la rivalité entre le désert et la mer atteint son paroxysme. Mais les esprits du désert veillent sur leurs fils. Laisseront-ils Isla trahir sa tribu ? 

Mon avis
Tout est dit quasiment sur la quatrième de couverture : 
"A la manière d'un conte oriental, Les esprits du désert nous fait voyager en des temps et en des lieux immémoriaux, quand la force des légendes infléchissait le destin des hommes"

J'ai beaucoup aimé ce petit livre. Le rythme est lent, l'action peu présente, et pourtant il s'en dégage une sorte de majesté évoquant l'Asie (comme les steppes mongoles, au début, je trouve), l'Afrique du Maghreb et surtout le Moyen-Orient, mais sans que cela soit précisément situé. Impossible de placer sur une carte la géographie du livre, pas plus que de le relier à une époque précise (seul lien moderne : la présence de deux fusils). L'auteur prend même la précaution de se dégager de toute religion préformatée et évoquant sa propre mythologie orientée vers une forme d'animisme.

Il y a beaucoup de retenue, de pudeur de la part des protagonistes. Une noblesse de dégage d'eux, aussi ancrés, prisonniers de leurs convictions soient-ils. Au-delà de la simple histoire d'amour tragique, c'est aussi le choc des cultures que décrit JOUBERT, la difficulté de comprendre l'autre et de s'émanciper de ses préjugés.

Tout le récit se tisse sur des actes désespérés, entre silences et mauvaises décisions, et j'y ai trouvé une résonnance toute personnelle.

Enfin, la forme du conte est originale, et le style en est très maîtrisé jusqu'au bout. Une fausse simplicité de ton qui dégage beaucoup de poésie et qui rendent les émotions exacerbées plus riches et moins mièvres. Le peu qui est dit révèle en fait les tiraillements vécus par les personnages, entre leurs sentiments et leur carcan social.
Une profonde tristesse imprègne les lignes du récit et si dès le début on sent à l'instar du vieux chef Kouchka un dénouement terrible, rien n'est pourtant écrit à l'avance. Du coup, il n'est pas difficile de s'imprégner de la peine des personages, du triangle "amoureux" comme des personnages secondaires.
Je suis bien content d'être tombé sur ce livre et de l'avoir acheté un peu par hasard.

Samedi 26 avril 2014 à 21:15

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Auteur Caryl FEREY


Chez Folio :
Nombre de pages 464
Prix 8,40€
ISBN 978-2-07-043757-3

Première édition
 23 avril 2010





Résumé
Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait...
Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records.
Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...

Mon avis
Un livre très sombre, qui a raflé plusieurs prix.
Tellement sombre, sans illusion, à des années-lumière des invitations au voyage des magnifiques paysages offerts par l'Afrique du Sud, que je n'ai pu m'empêcher de penser à ELLROY, avec des flics qui pourraient passer d'un auteur à l'autre sans problème, fracassés par la vie, tellement différents et écorchés qu'ils en deviennent liés comme par une malédiction.
Je comprends l'engouement autour de ce titre, si fort et si poignant qu'on a l'impression de s'enfoncer dans un cauchemar éveillé dans les tréfonds de la sauvagerie abjecte des humains - qu'ils soient blancs ou noirs. On parcourt les rues d'un pays qui hésite entre un retour à un autre obscurantisme et un effondrement total ou une renaissance pleine de promesses.

L'atmosphère est parfaite, le soleil un peu trop fort, la plume de l'auteur colle parfaitement avec le récit, sec, nerveux, avec des moments plus tendres aussitôt anéantis par le retour de la violence, omniprésente et terrifiante.
On en ressort avec l'impression d'avoir plongé dans le vrai bouillon de l'Afrique du Sud (et ça fait froid dans le dos).

Pourtant, j'ai eu du mal à m'accrocher. Trop de noms, trop de personnages, trop d'une Histoire qui m'est inconnue, l'absence totale de bouffées d'oxygène... Tout cela a fini par devenir étouffant, même si le récit est passionnant. Des moments de flottement, où j'ai dû raccrocher les wagons, surtout sur la fin, où l'accumulation de personnages à peine croisés frise l'overdose.

En gros, j'ai bien aimé, mais avec un bémol.
Bien envie de découvrir le film, maintenant...


J'ai choisi ce livre pour le petit challenge de DRUSSNAGA : l'énigme des 5 continents. Donc, celui-ci compte pour le continent noir.

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Mardi 15 avril 2014 à 14:59

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