Entre-les-pages

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Auteur
 Sara GRUEN


Chez Two Roads :
Nombre de pages 418
Prix 6,99£
ISBN 978-1-444-71598-9
       

Première édition 2011




Résumé
Durant la Grande Dépression, dans les années 1930, les trains des petits cirques ambulants sillonnent les États-Unis.
Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur " plus grand spectacle du monde ". Embauché comme soigneur, il va découvrir l'envers sordide du décor. Tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités.

Mon avis
Un livre que je ne pensais pas spécialement lire, qui plus est en VO.
En voyage à l'étranger (Finlande), je tombe sur un inattendu Emmaüs au milieu de Mariehamn (Aland). Je n'avais pris aucun livre pour voyager léger, mais je tombe sur ce livre en VO, et je me dis : pourquoi pas. ça occupera mes soirées.

En fait, dès que j'avais un moment, je revenais vers ce livre.
Donc, je crois que ça veut dire qu'il est bien ! ^^ (le film m'avait assez plu, lui aussi)

L'histoire, assez terrible, est inspirée de nombreux faits divers tout à fait authentiques, que l'auteur est parvenu à amalgamer, à relier. Cela forme finalement une histoire assez homogène, agréable à lire, jamais confuse.
Les personnages sont bien campés, tout en contradictions, le personnage de Jacob y compris, en fissures pour certains et en gouffres béants de cruauté et de folie pour les autres, sans pour autant entrer dans des cases facilement, sans être des sortes de caricatures, de stéréotypes. La seule chose un peu facile que se permet l'auteur, c'est cette histoire d'amour entre Jacob et Marlena, née d'un coup de foudre un peu clichée (mais je ne suis peut-être pas le mieux placé pour juger)

Le monde du cirque est parfaitement rendu (même si Jacob n'a pas l'air d'un acharné du travail ! :D ), avec ses odeurs, ses couleurs, sa hiérarchie, sa violence implacable et malheureusement ordinaire. Certains personnages évoluent vraiment sur le fil du rasoir et on ne sait trop vers quel côté eux-mêmes souhaitent pencher... Mais c'est aussi le portrait de toute l'amérique d'entre deux guerres qui prend forme et profondeur sous la plume très documentée de Sara GRUEN, de la petite campagne médiocre à la cité sous la coupe de la prohibition.
Il y a aussi l'univers de la vieillesse qui est abordé, très pudiquement, et comme le reste du récit de façon très intelligente. Des petites bulles douces et tristes à la fois.

Et puis il y a les animaux, qui sont des personnages à part entière et pas juste un élément de décor et qui sont comme un miroir placé devant les humains. Eux aussi sont dangeureux, imprévisibles, sauvages en dépit d'années de captivité. Mais eux aussi cherchent le réconfort, la chaleur de l'autre et vivent avec la peur de l'autre.

En anglais, j'ai eu quelques petites difficultés, au début, notamment avec quelques termes ferroviaires ou propres au cirque, mais ça se dépasse très facilement. Alors que j'étais en voyage à marcher mes 20km par jour, à visiter et découvrir un pays étranger, il ne m'a fallu qu'une petite semaine pour en venir à bout (un exploit en soit, au rythme où je lisais, je ne pense pas que la VF m'aurait demandé beaucoup moins de temps.)

Voilà voilà !
Un livre à découvrir, très bien fait. Et voyez le film, qui est une adaptation fidèle et bien ficelée !



Et ce livre compte pour le challenge ! America, of course !

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Samedi 26 juillet 2014 à 18:30

http://entre-les-pages.cowblog.fr/images/postcrossing.pngBon, j'ai deux autres cartes à vous montrer, ça ne sera pas dans l'ordre, tant pis, mais je viens juste de recevoir celle-ci de Penny, Australie, non loin de Brisbane.

Je trouve vraiment les paysages australiens incroyables. Je me demande bien ce qu'on peut ressentir quand on voit ça pour de vrai.
Et si on le regarde toujours avec cet oeil émerveillé quand on vit depuis des années à côté.
Enfin voilà, je suis jaloux, Penny voit des kangourous tous les jours. Ca doit être leur race de pigeons à eux !

A mon avis, c'est le genre d'excursion, faut pas oublier de faire le plein d'essence avant de partir !

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Et un Echidné en prime ^^

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Samedi 5 juillet 2014 à 21:57

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Auteur SAKURAZAKA Hiroshi
Titre original オール ユー ニード イズ キル

Chez Kazé :
Nombre de pages 236
Prix 13,29€
ISBN 978-2-82031-700-1
       

Première édition 7 mai 2014
Traduction Jacques C. et Gilles Chassignol



Résumé
VIVRE…
MOURIR…
RECOMMENCER…
Il y a des cauchemars dont tu ne peux pas te réveiller, quels que soient les efforts que tu fasses. Moi, j’étais prisonnier d’un cauchemar, et peu importe le nombre de fois où je me réveillais, j’étais toujours piégé à l’intérieur. Savoir que j’étais pris dans une boucle, une boucle temporelle dont je ne pourrais plus sortir, était pire que tout.
Aucune importance si je gardais tout ça pour moi, si personne ne me croyait jamais. Ça n’en était pas moins vrai. (...) La douleur qui te traverse le corps comme un éclair, les jambes si lourdes qu’il te semble qu’on les a remplacées par des sacs de sable, la terreur si intense qu’elle te serre le cœur – tout ça ne sortait ni de mon imagination ni d’un rêve. Je ne savais pas exactement comment, mais j’avais été tué. Deux fois. Aucun doute possible.

Mon avis
Bon... 
On va commencer par le négatif, hein ?
Une édition un peu beaucoup décevante, quand on sait que l'originale est illustrée par non moins que YOSHITOSHI ABe (notamment connu pour les séries d'animation : Serial Experiments Lain, NieA_7, et le superbe Haibane Renmei). Difficile de ne pas en vouloir à Kazé, donc.

J'ai lu le roman après avoir vu le film.

Première surprise, le style est très incisif. Le narrateur est le personnage principal et s'adresse directement à son lecteur en le tutoyant. C'est un peu étrange quand on n'a pas l'habitude, mais ça passe vite, d'autant que l'auteur ne perd pas une seconde et pousse toujours son récit en avant.
Seconde surprise : si au début le récit est construit sur les mêmes bases, ou peut s'en faut, que le film, certains éléments divergent assez vite et c'est finalement un autre récit qui se révèle, beaucoup plus ambigu et violent que le film.
Mais ce qui est plutôt cool, c'est qu'on découvre une autre histoire, pas moins bonne, loin s'en faut, tout aussi terrible et visuelle.

Le livre se lit très vite, et pour autant, on n'a pas la sensation d'un manque. Certes, les personnages auraient pu être plus poussés, etc... Mais ça aurait sûrement freiné la nervosité de la narration. Un juste équilibre est donné et le basculement du caractère du jeune héros est très bien articulé, je trouve.

Pour aller plus loin
De fait, à la lecture du roman, on se rend compte du travail d'adaptation qu'il y a eu pour le film. Tout en restant très fidèle à l'ambiance et à la base du roman, il y a pas mal de trouvailles sympathiques dans le film qui méritnt qu'on découvre les deux sans a-priori. 
Et si j'aime beaucoup la relation entre les deux héros dans le film, j'aime aussi beaucoup la tournure soudaine et désespérée du roman. Les deux sont un peu à prendre comme les deux faces d'une même pièce. Y en a qui diront peut-être que c'est le double effet kiss cool ^^
Mais il y a dans le roman, quand on se penche vraiment dessus, quelques petits, infimes accrocs dans la trame de la boucle temporelle qui ont été corrigés dans le film (ne me demandez pas lesquels, j'ai déjà oublié >.< )

A la fin du mois, vous aurez normalement une critique succinte du manga. Succinte parce qu'à la lecture du premier tome, il semblerait qu'il ne s'agisse que d'une "bête" transposition du roman. Je ne dis pas que j'aurais aimé une troisième trame narrative sur la même base, mais une autre façon d'articuler le récit m'aurait paru plus judicieuse.
Wait and see...

Samedi 5 juillet 2014 à 17:55

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Auteur
 OGAWA Yoko
Titre original Hoteru Airisu

Chez Babel :
Nombre de pages 237
Prix 7,70€
ISBN 2-7427-3731-6
       
Première édition Avril 2002
Traduction Rose-Marie Makino-Fayolle



Résumé

Mari est réceptionniste dans un hôtel appartenant à sa mère.
Un soir, le calme des lieux est troublé par des éclats de voix : une femme sort de sa chambre en insultant le vieillard élégant et distingué qui l'accompagne, l'accusant des pires déviances.
Fascinée par le personnage, Mari le retrouve quelques jours plus tard, le suit et lui offre bientôt son innocente et dangereuse beauté.

Mon avis
De cette lecture, prise un peu au hasard, je ne sais trop ce que j'attendais. Un jeu de séduction entre les deux, ou une sorte de libération pour Mari.
En tout cas, pas au tour assez brutal que prend le récit et qui ne m'a pas trop plu.

Et puis, il va vite être question de sado-masochisme (pourquoi pas ?) et de rapports de domination et de soumission (alors là, clairement pas ma tasse de thé !)
Et puis, la fin, un poil grotesque, trop rapide, qui m'a terriblement déçu.

A travers tout ça, si j'oublie cette fin et les rapports de domination, Hôtel Iris reste un très beau moment de lecture. J'ai beaucoup aimé la relation entre Mari et son vieux traducteur, quand ils ne se laissent pas aller à leur penchants lubriques. L'écriture est posée, agréable, l'atmosphère doucement vaporeuse, on a un peu l'impression de marcher dans une sorte de rêve.
Il n'y a aucune volonté de l'auteur de vouloir choquer, ni... stimuler son lectorat, ça ne sombre jamais, en dépit de la crudité de certains moments, dans la vulgarité.

Une lecture un peu mitigée, donc, et je crois que ce que j'ai préféré, ce sont les moments de l'hôtel, la façon dont peu à peu Mari s'émancipe pour vivre son désir, plutôt que ce que l'on trouve sur l'île et qui ne me correspondent pas.

Lundi 30 juin 2014 à 22:48

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Auteur
Edgar ALLAN POE

Chez Le livre de poche :

Nombre de pages 440
Prix 3,90€
EAN 9782253006923
Mon édition datant de 1971, je ne peux donner ni ISBN, mis en place en 1972 je crois, ni prix pour cette édition en particulier, la loi sur le prix unique n'ayant cours qu'après 1981). C'est donc l'édition actuelle qui est donnée en référence


Première édition 1960
Traduction Charles Baudelaire et préface d'Alfred Hitchcock


Résumé
Une série de nouvelles, dont le célèbre double assassinat dans la rue Morgue, tournées vers le fantastique et le policier.

Mon avis
J'avais lu, dans mon jeune temps, deux ou trois nouvelles de POE. (A ce sujet, ALLAN n'est pas son second prénom, mais le nom de sa famille adoptive). J'en avais gardé une ambiance policière et fantastique un peu glauque pas désagréable. Plus récemment, j'ai lu aussi les aventures d'Arthur Gordon Pym, et j'avais plutôt bien aimé.
C'est donc avec une certaine curiosité et sans parti pris négatif que je me suis engagé dans ce recueil.

Et pourtant... la lecture a été laborieuse. 

Les aspects polar des récits font penser aux whodunit d'Agatha Christie, avec ce que j'appelle "des enquêtes en fauteuil", où l'enquêteur, qui voit une fois la scène du crime (dans le meilleur des cas) et demeure le reste du bouquin le cul vissé dans son fauteuil à écouter les divers témoignages et finalement claque des doigts en criant EUREKA !
De la déduction pure, donc, et pas vraiment d'intérêt, quant à moi, narratif. Toutes les information nous sont données dans un non-récit sans enquête en première partie, et la seconde dénoue juste les fils de l'intrigue.

J'osais espérer mieux du côté du fantastique, mais la plume lourdingue de POE, accablée par sa propention à faire des descriptions laorieuses et des réflexions non-dynamiques, qui rompent avec le récit, plombent vite l'intérêt de ses nouvelles qui sentent bon le XVIIIème siècle et son gros n'importe quoi scientifique (ce qui pourrait être marrant si l'on ne luttait pas contre le récit). Je ne sais si cela vient du "romantisme glauque" de POE exacerbé par celui de son traducteur, mais c'est dommage.

Deux nouvelles tirent pourtant leur épingle du jeu : Une descente dans le maelstrom et La vérité sur le cas de M. Valdemar. La première raconte la tournure terrifiante d'une partie de pèche. Et quoique l'essentiel du récit soit amené dans la première page, on se laisse prendre par le caratère horriblement réaliste des évènements. Pour l'essentiel, c'est là l'histoire la plus dynamique de tout le recueil, l'action n'est pas négligée, le récit est fluide.

L'autre obéit à une construction classique chez POE, et à un thème récurrent, mais est la mieux menée.
On pourra se satisfaire aussi de Morella et Ligeia, qui se ressemblent un peu, mais sont un peu trop marquées par ce "romantisme glauque" cher à POE.

Une lecture décevante, donc, que les quatre titres cités ne parviennent guère à rattraper.
Cela dit, je comprends l'impact fort qu'a pu avoir l'oeuvre de POE qui a inspiré nombres d'autres auteurs, comme EDOGAWA (j'en parle sur la critique précédente), VERNE, LOVECRAFT... Et certaines de ses histoires auraient pu être intéressantes... racontées autrement...

Lundi 30 juin 2014 à 21:35

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