Entre-les-pages
Auteur Linwood BARCLAY
Titre original Too close to home
Chez J'AI LU :
Nombre de pages 521
Prix 7,60€
ISBN 978-2-290-03256-5
Première édition Janvier 2012
Traduction Marieke Merand-Surtel
Résumé
La petite ville de Promise Falls est sous le choc : les Langley viennent d'être sauvagement assassinés.
Qui pouvait en vouloir à cette famille en apparence tranquille ?
Qui a bien pu commettre cet acte aussi barbare que gratuit ?
Les rues de cette banlieue réputée paisible sont-elles encore sûres ?
Seul témoin du drame : Derek Cutter, dix-sept ans, qui n'aurait jamais dû se trouver là. Alors que tous les regards se tournent vers cet ado déjà connu pour quelques méfaits, Jim Cutter, bien décidé à prouver l'innocence de son fils, va mener sa propre enquête et découvrir que 'certains sont prêt à aller très loin pour préserver les apparences...
Mon avis
Bon... C'est bizarre des fois, on se persuade d'une chose... J'étais arrivé à me convaincre que l'auteur était une femme, et l'impression ne s'est pas démentie à la lecture. Et puis merde quoi, Linwood, c'est quoi ce prénom ? Ben c'est un prénom de monsieur. Mais je ne sais pas à quoi ça tient, hein, mais j'ai toujours l'impression que c'est une femme qui a écrit ce polar.
Alors ce livre... c'est une sorte de roman de gare, ou de vacances, vous voyez, qu'on lit en rentrant de la plage. Puis qu'on oublie.
Je ne dis pas que c'est nul, on passe un moment... on croise des personnages intéressants... d'autres carrément insupportables (les trois femmes de l'histoire le sont, par exemple, le maire, s'il l'est, m'a plutôt fait sourire)
L'histoire est un peu tirée par les cheveux,, mais l'ambiance générale est plutôt pas mal.
Les soucis principaux que je vois son le style et la construction du récit.
- Qu'on ne vienne pas dire que le style est mauvais. Non, non, c'est assez fluide, ça se lit la plupart du temps sans déplaisir (à part certains dialogues un peu chiants). Il y a même un côté assez visuel Mais franchement, ça manque de reliefs, d'aspérités, de prises de risques ou d'audace. C'est pour ça que je trouve que ça fait très roman de gare.
- La construction du récit est un peu décevante. Le premier chapitre en est un exemple flagrant (d'ailleurs, il détonne totalement, n'étant pas raconté par la même personne que le reste du bouquin) Je me demande ce qui a poussé l'auteur à écrire ce premier chapitre, alors qu'il aurait été plus intéressant de garder le suspense, et d'en faire le récit plus tard. Et tout est un peu comme ça. J'ai eu l'impression, à la lecture, que l'auteur avait stabiloté certains phrases pour me dire : ceci est une clé de compréhension (et de faire son malin en ajoutant : mais tu ne sauras qu'à la toute fin le secret !)
En fait, j'ai trouvé que le récit se déroulait, et il y a bien quelques rebondissements, mais pas de vraie surprise.
Dès le début, j'ai senti que ce livre n'allait pas me convaincre à 100%. Un peu dommage, parce qu'en resserrant son intrigue, en y mettant plus de coeur, d'élan, et en fonçant plus vers le politiquement moins correct dans le dénouement, il y aurait eu matière à un meilleur livre. Et à une meilleure critique...
Jeudi 12 décembre 2013 à 19:28
Auteur Mathias MALZIEU
Chez J'AI LU :
Nombre de pages 151
Prix 5€
ISBN 978-2-290-35038-6
Première édition Septembre 2006
Résumé
" Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ? "
Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère.
Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ?
Giant Jack, 4,50 m, " docteur en ombrologie ", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et rêver malgré la douleur... Il le fera grandir.
Mon avis
Quand on lit en quatrième de couverture qu'il y a du Lewis CARROLL et du Tim BURTON dans ce récit, je suis plutôt d'accord. A ces deux auteurs, j'en ajouterais d'ailleurs un troisième, qui fait très bien la jonction : Neil GAIMAN. Parce que les points communs qui les relient sont nombreux : une certaine forme de poésie, un attrait pour l'étrange un brin morbide, pour l'humour grotesque.
(Bon, ok, ce n'est un secret pour personne, je ne suis en général pas fana des films de Tim BURTON, mais j'aime pourtant ses univers)
Le début du livre n'est franchement pas gai. Il faut s'accrocher, d'autant que le style est assez surprenant, très écrit, et pourtant très oral. Des fois, c'est même un peu trop. Je veux dire : ça part un peu trop dans tous les sens, et durant quelques lignes, on ne sait plus trop où l'auteur veut nous conduire. Puis il nous repose un peu plus loin sur les rails en douceur, avec comme un aveu de digression.
Le roman - j'aurais tendance à dire nouvelle, vu l'épaisseur du livre - prend son véritable envol au retour à la maison. Le personnage est tiraillé entre sa peine et son envie de ne plus souffrir. C'est touchant, drôle, terrible, tout à la fois, comme dans les histoires des auteurs cités plus haut, d'ailleurs.
Et MALZIEU arrive à placer sa fin sur un ton juste, sur ce point d'équilibre précaire si difficile à atteindre.
Vraiment un chouette bouquin, et je remercie vraiment beaucoup Kyra de me l'avoir offert ! (un poutou pour toi, tiens !)
Mercredi 11 décembre 2013 à 22:42
Auteur SATO Giei
Titre original Unsuinikki
Chez Philippe Picquier :
Nombre de pages 224
Prix 19,50€
ISBN 978-2-8097-0143-2
Première édition Février 2010
Traduction Roger Mennesson
Résumé
Notations quotidiennes d’un journal intime : celui d’un postulant moine zen qui se décide à entrer dans une nouvelle vie quand il pénètre au monastère.
Il décrit cette vie en quatre vingt seize tableaux répartis en quatre parties depuis son entrée au monastère : cérémonies religieuses, règle monastique, repas, méditation, jusqu’aux travaux journaliers les plus humbles pour la communauté, au rythme des heures et des saisons.
C’est tout le quotidien d’un apprentissage de la vie monastique qui nous est donc donné de voir, par le biais des souvenirs de Giei Sato, entré lui-même au monastère Tôfuku-ji un jour de printemps, car son témoignage de la vie au monastère s’exprime aussi par les quatre vingt seize aquarelles qu’il a aussi réalisé.
L’humour n’en est pas absent et rappelle que les moines sont des hommes avec leurs qualités et leurs faiblesses. Mais l’œil chaleureux avec lequel l’auteur considère cette vie invite le lecteur à avoir le même regard : découvrir un chemin de vie aride et austère, certes, mais combien exaltant.
Mon avis
Entré au monastère en 1939, l'auteur livre ici une forme d'autobiographie des plus intéressantes, avec beaucoup de recul, un peu comme s'il avait adapté son propre journal en une sorte de témoignage fiction.
Chaque tableau tient sur une double page et est illustré par une aquarelle de l'auteur.
Le livre est traduit (plutôt bien ai-je l'impression) par un religieux catholique curieux qui a voulu s'ouvrir sur le bouddhisme japonais.
Le livre est assez intéressant, car il décrit bien le déroulement de la vie au monastère, la façon dont tout est calibré, réglé. Il y a une belle leçon de vie, de l'humour, et une foule d'informations tant pratiques que philosophiques sur comment trouver la voie. On retrouve aussi une ambiance du Japon un peu perdue, une forme de nostalgie assez douce en dépit de la dureté de la vie de ces moines.
Cependant, je ne peux que m'interroger. Quand on pose la question, le bouddhisme semble être une forme de culture, de façon de vivre. Or, on se rend bien compte à la lecture de ce livre qu'il s'agit d'une religion à part entière, avec son cortège d'asservissement idéologique et de bourrage de crane.
Alors il y a bien des leçons à tirer et à retenir de ce récit, une forme de renoncement, d'esthétique, une hygiène de vie, qu'il serait peut-être bon de remettre au goût du jour chez certains. Mais aussi que l'endoctrinement n'est pas fait pour moi.
Lundi 9 décembre 2013 à 19:50
Scénario Juan Diaz CANALES
Dessin Juanjo GUARDINO
Nombre de pages 54
Prix 13,99€
Première édition 15 novembre 2013
Résumé
Une fois n'est pas coutume, le film-annonce de Dargaud, qui est plutôt bien fichu :
Mon avis
Un petite pause BD, avec non la moindre, puisqu'il s'agit des 5èmes aventures du célèbre chat enquêteur.
Que dire, sinon que les deux compères-auteurs dosent savamment la frustration avec l'exploit ?
La frustration, car le format est court, trop court, la BD se referme vite, trop vite ! Non pas que je veuille que Blacksad devienne une de ces fichues séries interminables qui ne conduisent nulle part. Le format feuilleton me convient très bien ! Mais une histoire un peu plus poussée, en 72, ou 148 pages ??? Eh bien non, on reste sur du 54 pages, on engloutit ça comme un goinfre et on en redemande dans la foulée.
L'exploit, car pour chaque tome, chaque planche est une merveille pour les yeux. Il n'y a rien à dire. C'est beau, énergique, dynamique, la mise en couleurs à l'aquarelle est magnifique, vraiment, les deux compères confirment, album après album, leur énorme talent. Mention spéciale pour la qualité et la diversité des expressions des personnages.
Et puis il y a un vrai travail sur l'ambiance aussi. On plonge dans le polar noir. Dans celui-ci en particulier, j'ai ressenti un peu de ce que j'ai ressenti en lisant d'Ellroy, American Tabloid. Ce côté désespoir au soleil.
Si vous aimez le polar, si vous aimez la BD, alors lisez du Blacksad, vous serez comblés. (on dirait un mauvais slogan :D )
Jeudi 28 novembre 2013 à 15:20
Auteur Orson Scott CARD
Titre original Pathfinder
Nombre de pages 314 + 347
Prix 14€ + 14€
+ 978-2-226-02320-4
Première édition Septembre 2013
Traduction Mathieu Jacquet
Résumé
Rigg sait garder les secrets, le sien en particulier : il est un pisteur, capable de traquer n’importe qui en suivant des traces que lui seul perçoit.
À la disparition de son père, le garçon est stupéfié de découvrir que ce dernier lui cachait bon nombre de choses : des informations sur son passé, son identité, son destin. Alors qu’il mesure toutes les perspectives qu’offre son étrange talent, son existence tout entière va prendre une nouvelle tournure…
Pour commencer
Comme je le disais dans l'article consacré à La stratégie Ender, Quentin M et Fanny V des éditions J'AI LU a eu la bonne idée de m'envoyer en même temps le premier livre (en deux parties) de la saga PISTEUR. Un grand merci à eux, donc, ainsi qu'à la maison d'édition !
Mon avis
L'ambiance est très différente de ENDER.
Je me retrouve donc dans un univers un peu plus connu, un peu à la croisée des chemins entre la SF et la Fantasy.
Il y a un petit côté négatif, je vais donc commencer par celui-ci, pour ne pas vous dégoûter du bouquin ! C'est un sujet que j'avais déjà évoqué avec ENDER...
Je rencontre toujours le même souci avec cet auteur, à savoir que je suis toujours en train de danser d'un pied sur l'autre. Entre le livre jeunesse et le livre adulte. J'ai vraiment du mal à me positionner (même si on est clairement plus le livre jeunesse, rien que par la structure du récit et le rythme plus enlevé de la narration, les personnages qui s'interrogent moins sur leurs propres motivations...)
Et puis, je trouve qu'il aborde certaines problématiques assez complexes, découlant entre autres des pouvoirs de Rigg. Et le souci, c'est qu'il peine a rendre compréhensibles facilement les règles de ce genre de pouvoir. Les personnages se perdent un peu en conjectures qui sèment le lecteur en cours de route, d'autant plus que les interactions spatio-temporelles de PISTEUR n'obéissent pas forcément aux mêmes règles que les histoires du même genre.
Ce détail mis à part, on entre dans l'aventure de façon assez agréable, les personnages sont attachants, drôles, pénibles, détestables, bref : vivants. (Oui, même le héros est exaspérant, des fois ! ce que ne manquent pas de lui rappeler ses compagnons)
Il y a un côté très récréatif dans les rebondissements, comme si l'auteur n'avait qu'une vague idée de ce qu'il voulait raconter, comme s'il savait vouloir aller de A à Z mais qu'il lui ait fallu inventer le reste de l'alphabet en cours de route. Du coup il force un peu le trait sur certaines actions, certaines répliques, tout en conservant un esprit ludique qu'on ne peine pas à suivre.
La seconde partie est plus statique, entre la quête de la vérité, toujours, et les frictions politiques. C'est la partie que j'ai préféré, le style est plus fluide, on prend enfin connaissance du monde où l'on est (qui n'est pas sans rappeler d'autres oeuvres de SF, nous éloignant du coup un peu de la Fantasy, même si certaines figures "héroïques" demeurent). D'un côté CARD élargit notre vision de ce monde, de l'autre il se recentre sur la narration et ses personnages en ajoutant une touche de tension qui ne quitte pas cette partie jusqu'à la fin.
Je ne dirais donc pas que j'ai préféré PISTEUR à ENDER, les deux étant très différents. ENDER m'a comblé de par son histoire, PISTEUR est plus léger, mais ENDER était plus facile à suivre sur le concept et plus profond, incitant plus à la réflexion.
Je ne sais pas combien de livres sont prévus (pas trop, j'espère) mais je pense que j'irai lire la suite des aventures de Rigg par curiosité, pour savoir comment tout cela va finir, alors qu'ENDER se suffisait à lui-même (et j'avais beaucoup aimé sa fin ouverte pour ne pas en profiter un peu avant de risquer le retrouver).
PISTEUR n'est donc pas un incontournable de la littérature actuelle, mais se laisse lire, comme on lit une BD sympa et décontractée. On fait le plein d'aventures, de nouveaux horizons, et c'est déjà pas mal !
Bon, je ne suis pas satisfait pour une fois de cette chronique, j'ai l'impression d'oublier des choses que je voulais dire.
Je reviendrai peut-être la compléter un peu plus tard...
Lundi 25 novembre 2013 à 20:54