Auteur Orson Scott CARD
Titre original Pathfinder
Nombre de pages 314 + 347
Prix 14€ + 14€
+ 978-2-226-02320-4
Première édition Septembre 2013
Traduction Mathieu Jacquet
Résumé
Rigg sait garder les secrets, le sien en particulier : il est un pisteur, capable de traquer n’importe qui en suivant des traces que lui seul perçoit.
À la disparition de son père, le garçon est stupéfié de découvrir que ce dernier lui cachait bon nombre de choses : des informations sur son passé, son identité, son destin. Alors qu’il mesure toutes les perspectives qu’offre son étrange talent, son existence tout entière va prendre une nouvelle tournure…
Pour commencer
Comme je le disais dans l'article consacré à La stratégie Ender, Quentin M et Fanny V des éditions J'AI LU a eu la bonne idée de m'envoyer en même temps le premier livre (en deux parties) de la saga PISTEUR. Un grand merci à eux, donc, ainsi qu'à la maison d'édition !
Mon avis
L'ambiance est très différente de ENDER.
Je me retrouve donc dans un univers un peu plus connu, un peu à la croisée des chemins entre la SF et la Fantasy.
Il y a un petit côté négatif, je vais donc commencer par celui-ci, pour ne pas vous dégoûter du bouquin ! C'est un sujet que j'avais déjà évoqué avec ENDER...
Je rencontre toujours le même souci avec cet auteur, à savoir que je suis toujours en train de danser d'un pied sur l'autre. Entre le livre jeunesse et le livre adulte. J'ai vraiment du mal à me positionner (même si on est clairement plus le livre jeunesse, rien que par la structure du récit et le rythme plus enlevé de la narration, les personnages qui s'interrogent moins sur leurs propres motivations...)
Et puis, je trouve qu'il aborde certaines problématiques assez complexes, découlant entre autres des pouvoirs de Rigg. Et le souci, c'est qu'il peine a rendre compréhensibles facilement les règles de ce genre de pouvoir. Les personnages se perdent un peu en conjectures qui sèment le lecteur en cours de route, d'autant plus que les interactions spatio-temporelles de PISTEUR n'obéissent pas forcément aux mêmes règles que les histoires du même genre.
Ce détail mis à part, on entre dans l'aventure de façon assez agréable, les personnages sont attachants, drôles, pénibles, détestables, bref : vivants. (Oui, même le héros est exaspérant, des fois ! ce que ne manquent pas de lui rappeler ses compagnons)
Il y a un côté très récréatif dans les rebondissements, comme si l'auteur n'avait qu'une vague idée de ce qu'il voulait raconter, comme s'il savait vouloir aller de A à Z mais qu'il lui ait fallu inventer le reste de l'alphabet en cours de route. Du coup il force un peu le trait sur certaines actions, certaines répliques, tout en conservant un esprit ludique qu'on ne peine pas à suivre.
La seconde partie est plus statique, entre la quête de la vérité, toujours, et les frictions politiques. C'est la partie que j'ai préféré, le style est plus fluide, on prend enfin connaissance du monde où l'on est (qui n'est pas sans rappeler d'autres oeuvres de SF, nous éloignant du coup un peu de la Fantasy, même si certaines figures "héroïques" demeurent). D'un côté CARD élargit notre vision de ce monde, de l'autre il se recentre sur la narration et ses personnages en ajoutant une touche de tension qui ne quitte pas cette partie jusqu'à la fin.
Je ne dirais donc pas que j'ai préféré PISTEUR à ENDER, les deux étant très différents. ENDER m'a comblé de par son histoire, PISTEUR est plus léger, mais ENDER était plus facile à suivre sur le concept et plus profond, incitant plus à la réflexion.
Je ne sais pas combien de livres sont prévus (pas trop, j'espère) mais je pense que j'irai lire la suite des aventures de Rigg par curiosité, pour savoir comment tout cela va finir, alors qu'ENDER se suffisait à lui-même (et j'avais beaucoup aimé sa fin ouverte pour ne pas en profiter un peu avant de risquer le retrouver).
PISTEUR n'est donc pas un incontournable de la littérature actuelle, mais se laisse lire, comme on lit une BD sympa et décontractée. On fait le plein d'aventures, de nouveaux horizons, et c'est déjà pas mal !
Bon, je ne suis pas satisfait pour une fois de cette chronique, j'ai l'impression d'oublier des choses que je voulais dire.
Je reviendrai peut-être la compléter un peu plus tard...