Auteur Stepen KING
Titre original Under the dome
Nombre de pages 630 + 565
Prix 22€ + 22€
+ 978-2-226-22059-2
Première édition Février 2011
Traduction William Olivier DESMOND
Résumé
La petite ville de Chester's Mill se retrouve brutalement coupée du monde par une sorte de frontière invisible et pourtant inpénétrable. La première surprise passée, les habitants doivent s'organiser pour survivre, surtout quand les tentatives de l'armée pour percer ce qu'on appelle vite "le dôme"se révèlent vaines. Rapidement, les gens s'organisent en deux camps : ceux qui soutiennent James Rennie, politicien crapuleux, main de fer dans gant de velours, et les autres... qui s'organisent plus ou moins autour de Dale Barbara, vétéran de la guerre en Irak.
Mon avis
(Attention, possibilité de spoils !)
Dôme était annoncé comme le grand retour du King, certains estimant qu'il s'essoufflait depuis une bonne dizaine d'années. Mais pourtant, je n'ai pas été emballé par la lecture.
Certes, on retrouve un roman "chorale", où le maître de l'horreur multiplie les personnages (pas loin de 70) qui permettent de vivre l'action en la regardant sous différents points de vue. Mais l'histoire n'est pour moi pas à la hauteur.
Voyons ensemble ce qui m'a posé souci :
- Déjà, je m'interroge sur l'utilité des deux premiers éléments du livre : la CARTE de la ville et la LISTE des personnages. Pour moi, il y a un problème à exposer ça : ça m'a donné une idée fausse de la ville et de sa population, et il a fallu raccrocher les wagons en cours de lecture. La CARTE présente l'agglomération, les principaux commerces évoqués, les bâtiments principaux ainsi que les demeures de quelques personnages. Cela donne l'impression d'une toute petite bourgade, à peine un village ou un hameau de campagne. Avec la liste de "tous les habitants (ou presque)" coincés dans le dôme, qui s'élève à 65 personnes, cette idée est confortée. Finalement, on arrive en cours de lecture à un nombre beaucoup plus importants (plus de 800 en tout cas, et j'ai dû mal lire, mais je crois qu'à certains autres moments, c'était plutôt 2000, ce qui parait plus probable). En plus, la forme typique de la ville plusieurs fois cité par King n'apparait pas sur le plan...
- Ensuite, le nom des deux personnages principaux, en tout cas leurs surnoms, fait un peu ridicule. Dale "Barbie" Barbara et James "Big Jim" Rennie. Je me demande ce qui a poussé KING à choisir ces noms. Peut-être voulait-il signifier que nous sommes tous des sortes de marionnettes devant des forces qui nous dépassent ? Cela n'excuse pas le choix. Pour le coup, ça fait un peu bataille sponsorisée par Mattel(tm).
Ce qui est dommage aussi, chez les personnages, c'est leur côté stéréotypé : les "méchants" sont forcément violents avec des penchants sadiques, les "gentils" refusent leur statut de héros, et les "faibles" sont tous des larves accros aux drogues. Dommage que tout ça ne soit pas plus fouillé.
- Troisième point : l'intrigue. Le coeur de l'histoire n'est pas formidable. Si elle démarre sur les chapeaux de roues, elle ralentit jusqu'à l'explosion finale. Je crois qu'à force de dire à KING qu'il était bon dans le décryptage des travers de ses concitoyens, il ne fait plus que ça, au point d'en oublier son récit. Alors certes, ce n'est pas inintéressant, mais ça manque furieusement de souffle. Et puis tout ça fait très formaté. Un peu comme si on suivait une saison d'une série de SF (Je pense à Falling Skies, par exemple, pour rester dans de la SF, même si j'aime plutôt bien la série en question). Le suspense se crée à partir de dialogues passés sous silence par le narrateur, et est très vite désamorcé pour repartir ailleurs. Du coup, on perd de vue la problématique du Dôme...
- Quatrième point : les incohérences, comme la forme du dôme qui suit le contours administratif de la ville (mais pourquoi ????) comme le dôme qui monte haut dans le ciel et s'enfonce profondément dans la terre au début, mais qui semble juste posé sur le sol à la fin, etc... des choses qui donc resteront sans réponses.
- Cinquième point, mais là, ce n'est pas la faute de l'auteur : Le Roman 2 comporte pas mal de coquilles ou fautes (j'en ai vu une bonne douzaine), et c'est vraiment pénible de trouver ça chez un éditeur renommé.
Ceci dit, ne me faites pas dire que ce bouquin est une bouse sans nom. C'est un divertissement, mais ça ne va pas au-delà.
Je parlais un peu plus haut de problématique du dôme. Pour moi, l'élément central de ce roman aurait dû être non pas l'homme (pour une fois dans l'oeuvre de king, ça aurait fait du bien) mais la nature. L'écologie.
D'ailleurs, les interactions entre le dôme et la nature sont très bien rendus, décris avec soin. Les scènes de l'incendie, des oiseaux, tout ça fonctionne à merveille en arrière plan. Et justement, j'attendais que cet arrière-plan ressurgisse au premier plan, Qu'il arrête de servir de décor. Qu'au lieu de la connerie humaine, on soit face à un désastre écologique que ni méchants, ni gentils, ni les autres ne puissent stopper. Mais King préfère aller jusqu'au bout de son habitude, et du coup, il ne crée plus vraiment la surprise...
C'est toujours, les monstres, c'est les autres... alors que ça aurait pu être, les monstres, c'est nous tous...
EDIT : Et je m'autoplagie en reprenant ce que j'ai dit sur le forum de LA :
La mort de Rennie et le "pardon final", j'ai trouvé ça un peu lourdingue... ça fait un peu : c'est dans ce que nous avons de plus horrible que nous prouvons que nous sommes dignes d'intérêt... et ça, c'est grotesque...
Mais.. après ça c'est moi qui suis sado de finir des livres que j'aime pas, hm ?
70 personnages. OMFG. *Pan*
Et tu vois, je t'avais dit que ça s'arrangerait pour ta carte de biblio ;)
Bonne année petit troll froid. ♥