Cet été, je suis parti.
Pas forcément pour de bonnes raison, mais j'avais aussi besoin de voir autre chose, de respirer un autre air. Et de me retrouver un peu seul.
Une semaine à peine avant de partir, je ne savais pas encore vraiment où j'irais.
J'ai eu envie de repartir dans les pays nordiques et mon choix s'est porté sur la Finlande pour une raison toute simple : l'euro y a cours.
4 heures d'avion plus tard, me voilà en Finlande. Mais ce n'est pas ma destination pour autant. Je ne commence pas mon voyage par Helsinki. Helsinki, se sera pour la fin. 20 minutes de bus me conduisent en ville, ensuite un peu la galère pour trouver les quais de la Viking, mais à 18h, j'embarque enfin pour encore 10h de voyage. En bateau, cette fois.
Là, c'est le port d'Helsinki vu du bateau. J'ai passé un moment sur le pont suppérieur, mais ça caille un peu quand la nuit tombe ! Le départ du port est assez sympa, il y a quelques petites iles et le ferry passe à quelques mètres à peine de certaines, comme celle de Suomenlina :
C'est une ancienne forteresse, mais on y reviendra plus tard !
ALAND
10h de voyage, donc. Je me suis un peu endormi n'importe où, une charmante suédoise m'a réveillée à 3h30, elle était un peu pompette (c'est dingue les quantités d'alcools vendues sur les ferries ! ) et un peu désolée que je n'aille pas à Stockholm avec elle ! (Ah ben moi aussi, Joanna !)
Puis le soleil s'est levé au moment où on arrive à destination.
Et je plainds ceux qui dorment en cabine, parce que ça en jette vraiment.
Et encore, la photo ne rend pas justice au rose qui nimbait les îles Aland.
Aland, c'est un peu particulier : c'est un territoire autonome finlandais, la monnaie est l'euro, mais la langue officiel le suèdois. L'archipel est composé de 2000 îles environ (une île doit être constamment émergée et doit avoir deux arbres, sinon c'est de la triche) dont 80 sont habitées.
Mariehamn est la capitale, et c'est là que j'ai planté ma tente. En regardant une carte, Mariehamn est assez étentue, mais les rues font la largeur de nos boulevards et il y a des bois partout autour du coeur de ville.
Le camping est assez sympa, les oies picorent entre les tentes et les paons du parc voisins passent leur temps à appeler un mystérieux Léon qui jamais ne daigne venir. Il y a même une petite plage (je me suis baigné. l'eau n'est pas très salée, ni très parfumée)
J'ai visité la fierté (pas du tout usurpée) de Mariehamn, le nouveau musée de la marine (sjöfartsmuseum) et son navire le Pommern. Le musée est très bien fait et le bateau passionnant. Il m'a fallu plus de 5h pour faire les deux, alors que ce n'est pas forcément très très grand (bon le bateau en jette quand même, non ?)
Les autres jours ont été consacrés à la rando (avec razzia dans les fraises des bois et les myrtilles)
Me suis chopé une belle ampoule que j'ai dû crever en mode Rambo avec mon couteau multi-fonction plusieurs jours de suite pour la vider.
L'archipel est pas mal conçu pour les cyclistes. Pour les piétons, par contre, dès qu'on sort un peu de Mariehamn, il faut partager la route. Heureusement les voitures ne sont pas nombreuses, et les finlandais sont prudents.
Le relief n'est pas très accidenté, c'est le moins qu'on puisse dire, mais la côté est découpée en plein de petites îles, donc on n'est jamais devant le même point de vue.
Il y a pas mal de vipères, celles que j'ai croisées étaient du modèle à bronzer très à plat au milieu de la route. Les moustiques ne se brossent pas les dents, si j'en crois l'oeuf de caille qui a poussé sur mon bras, mais sont surtout actifs à l'ombre.
Tout au Sud de Mariehamn, il y a une sorte de réserve, il faut marcher sur des planches là où il y a de la végétation et suivre des poteaux pour ne pas se perdre. Autant dire que les poteaux ne tiennent pas bien et que je me suis perdu.
Au retour, j'ai mangé une spécialité locale, les Alands Pankakor, les crèpes de Aland, c'est vraiment très bon, même si ça n'a rien à voir avec nos crèpes françaises. Pour le reste, niveau gastronomie, c'est le désert, la Finlande. Ils n'ont pas une culture de la cuisine. Un Turc suédois m'a dit, et sa femme suédoise a confirmé :
"Si tu veux bien manger en Finlande, ce n'est pas difficile : trouve un fast-food, une pizzeria, un kebab ou un mexicain."
Un japonais croisé plus tard était tout à fait d'accord. Et moi, j'étais bien content d'avoir trouvé des nouilles chinoises et d'avoir glissé dans mon sac des soupes Knorr !
C'est quand on quitte Mariehamn pour Turku qu'on se rend vraiment compte de la quantité d'îles qui composent l'archipel. On serpente en ferry encore une fois à quelques mètres à peine de certaines, c'est vraiment très beau, très poétique, à la fois excitant et appaisant. On se croirait sans trop d'efforts plongé dans les contes de Terremer, tant l'eau et la terre sont intimement entremêlés.
Sur les 5h de voyages, on passe 3h dans l'archipel de Aland et 1h dans l'archipel de Turku (bien moins découpé cependant, là où passe le bateau).
TURKU
Turku est une ville portuaire, au Sud-Ouest, sans charme aucun.
Des immeubles laids, alignés selon un maillage orthogonal.
Il y a aussi un grand musée de la marine, et 4 bateaux à visiter, mais quoique j'y ai passé une journée, je l'ai trouvé bien moins intéressant que celui de Mariehamn qui a beaucoup de charme. Celui-ci s'enorgueillit de collections impressionnantes (comme des moteurs hors-bord qui couvrent des murs entiers), mais il n'a pas la même âme. Et puis, peu d'indication, et encore moins en anglais...
Sur la dernière photo, on voit le SS/Bore, qui fait aussi partie de l'exposition, on peut visiter la cabine du capitaine et de l'armateur, et la passerelle. C'est aussi là que j'ai pris une chambre d'hôtel. C'est une auberge de jeunesse pas chère du tout, un peu à l'écart du centre ville, mais pas pour autant mal située. J'ai eu le droit à une cabine double, que je n'ai pas eu à partager, avec petit déjeuner copieux et sauna matinal inclus dans le prix (22euros ! imbattable !)
Heureusement, il y a d'autres choses à voir à Turku que le centre ville.
A trois cents mètres du SS/Bore, il y a un énorme ensemble, dans le plus grand château de Finlande : le musée d'Histoire, qui se décompose en plusieurs parties : l'ensemble architectural du château, vraiment très beau, des reconstitutions d'intérieurs illustrants les grandes époques de l'ameublement (pas chez les pauvres, hein !) en Finlande, les objets courants, les modes vestimentaires, et tout un tas d'autres trucs liés à l'histoire tumultueuse de la Finlande. La collection est étonnante, hétéroclite, et on n'en finit pas d'arpenter les couloirs et les salles du château au point de se sentir complétement perdu.
Heureusement, il y a d'autres choses à voir à Turku que le centre ville.
A trois cents mètres du SS/Bore, il y a un énorme ensemble, dans le plus grand château de Finlande : le musée d'Histoire, qui se décompose en plusieurs parties : l'ensemble architectural du château, vraiment très beau, des reconstitutions d'intérieurs illustrants les grandes époques de l'ameublement (pas chez les pauvres, hein !) en Finlande, les objets courants, les modes vestimentaires, et tout un tas d'autres trucs liés à l'histoire tumultueuse de la Finlande. La collection est étonnante, hétéroclite, et on n'en finit pas d'arpenter les couloirs et les salles du château au point de se sentir complétement perdu.
J'ai aussi visité le musée d'Arts Manuels, un écomusée dans le seul quartier de Turku (Abo en suédois, très utilisé ici) à avoir survécu aux incendies et à la guerre, et donc à ne pas avoir été reconstruit comme le reste de la ville. Là aussi, le maillage des rue est orthogonal, mais quand on entre dans les cours, on s'aperçoit que se sont plusieurs habitations étroitement imbriquées qui se partagent l'espace.
On retrouve donc dans ce petit quartier toute l'économie qui lui suffit, du pêcheur à l'horloger, en passant par le maréchal-ferrant, la lingère, la poste, etc...
Les lieux conservent un parfum étrange de fumée et de goudron. Un peu dommage que l'animation ne soit pas plus poussée pour faire véritablement revivre (pour les touristes au moins) ce quartier.
Turku est coupée en deux par un fleuve, l'activité se concentrant principalement sur la rive droite, j'ai l'impression. En dehors des nombreux ponts, un bac permet de passer d'une rive à l'autre au niveau d'un supermarché (qui m'a permi de faire enfin un vrai repas, après une semaine ou presque de serrage de ceinture, même si ça n'a pas été le grand luxe ! )
Au matin du quatrième jour passé à Turku, je quitte la ville en bus pour Helsinki, avec un crochet rapide par une autre petite ville.
Mais ça, c'est pour un prochain article !