Auteur Michael CRICHTON / Richard PRESTON
Titre original Micro
Chez ROBERT LAFFONT:
Nombre de pages 484
Prix 22€
ISBN 978-2-221-11672-2
Première édition Novembre 2012
Traduction Christine Bouchareine
Résumé
Vin Drake, le puissant directeur de la société High-Tech Nanigen, fabriquant des robots miniaturisés, attire 7 brillants étudiants venus de Havard.
Miniaturisés et abandonnés dans la forêt tropicale, les étudiants n'ont pour se défendre que leurs connaissances de biologistes. Et le temps leur est compté...
Mon avis
On retrouve une dernière fois Michael CRICHTON - jusqu'à ce que ses oeuvres de jeunesse soient ressuscitées ?
Pour achever le roman, c'est Richard PRESTON qui s'y colle. Je ne connais pas Richard, mais j'ai déjà lu Douglas (T-rex) à croire que toute la fratrie baigne dans le techno-thriller. Et autant dire que Richard a fait un bon travail (ou alors c'est la traductrice ?) car il a su totalement s'effacer au profit de CRICHTON.
Sur l'histoire, la trame est ultra classique pour un CRICHTON : on nous présente une avancée scientifique révolutionnaire et on en découvre le côté obscur via une sorte de survival. Parce que naturellement, tout vient se dérégler, et encore une fois, l'erreur vient de l'homme. On est donc en terrain presque connu. Du moins pour la construction dramatique, et s'il y a quelques surprises en interne, globalement la ballade dans Hawaii sur la longueur ne surprend guère, et les grosses ficelles scénaristiques sont largement employées.
Mais Micro est une sorte d'oeuvre-somme dans la biblio de CRICHTON. En miniaturisant ses héros et en les jetant au milieu des bestioles qui grouillent dans l'humus de la forêt vierge, on retrouve le danger de Jurassic Park, les insectes prenant la place des dinosaures, avec les mêmes proportions. Sauf que là, ça grouille de partout (berk). On retrouve aussi la nanotechnologie évoquée dans La Proie, la conscience en moins. De la même façon, MICRO incorpore les manipulations, la course aux brevets, les coups foireux de l'industrie pharmaceutique de Next. Et enfin, comme dans Etat d'urgence, CRICHTON persiste et signe et continue à alerter sur les dérives commises au nom de l'écologie (et rien que pour ça, je l'aime bien) comme en témoigne son introduction sanglante et impitoyable.
Si Micro n'est pas révolutionnaire, il a le mérite de replacer l'homme à son juste niveau. Nous ne valons pas grand-chose, et sans notre cerveau qui bien souvent nous fait commettre les pires atrocités, force est de constater que nous sommes bien mal équipés, pour des prédateurs (même comme victimes, on est mal équipés, c'est dire !)
Et puis cette plongée totale dans la jungle est plutôt intéressante. Une façon comme une autre de découvrir un univers inconnu, avec un angle d'approche différent. C'est comme un croisement d'avatar (on a un peu l'impression d'avoir atterri sur une planète étrangère) et de microcosmos.
C'est un peu dommage qu'il n'y ait pas un ressort dramatique plus poussé, mais moi, j'ai passé un bon moment. Et j'ai trouvé difficile de lâcher le livre en cours de lecture.