Auteur Serge BRUSSOLO
Nombre de pages 371
Prix 14€
Première édition Août 2001
(mais le titre est introuvable sur le site de PLON)
Résumé
La seconde aventure de Peggy Sue
Le père de Peggy Sue trouve un travail au beau milieu du désert. Là, des mirages s'ouvrent vers un monde idyllique où disparaissent les gens de la région ou qui passent par le désert. Et bientôt, Peggy Sue n'a plus le choix : pour sauver sa famille, elle aussi doit entrer dans ce mirage...
Mon avis
Ce second tome est une sorte de version survoltée, quasi hystérique d'Alice au pays des Merveilles. De l'aveu de l'auteur, le monde des mirages serait une sorte de représentation de l'enfer de la drogue (je suis passé un peu à côté xD, mais avec le recul, je comprends). Les thèmes abordent surtout la paresse et la gourmandise, et d'ailleurs, les malédictions qui accablent la pauvre Peggy Sue et son fidèle chien bleu au cours de son périple sont assez répétitives : les pièges l'incitent surtout à dormir, à manger (ou à être mangée !)
J'ai trouvé ce second tome moins bien ficelé que le premier. Déjà, son action est plus linéaire, Peggy Sue doit aller à un endroit et elle y fonce, un peu tête baissée, alors que dans le premier, elle se posait en victime et ne savait plus trop où donner de la tête pour juste arriver à survivre.
L'auteur multiplie les décors, les pièges, mais on a finalement un peu l'impression de tourner en rond, de retrouver sans cesse les mêmes mécaniques de récit, et il n'y a que la surenchère visuelle qui apporte un peu d'air frais (et même ça, on finit par s'en lasser), surtout dans la partie à laquelle le jardin sert de décor.
L'histoire est donc moins palpitante, mais aussi moins provocatrice, moins politiquement incorrecte. Alors que la cupidité et la bêtise était mis à l'avant-plan du premier livre, le fait d'utiliser une forme d'allégorie voile le discours de l'auteur.
Et puis Peggy Sue peine à évoluer. Peut-être même régresse-t-elle, devenant une petite fille sage qui veut sauver sa famille. Pour le coup, ça fait très image d'épinal, très héroïne pure quasiment désincarnée, et il devient difficile de se projeter en elle.
Alors que le premier (je sais, ce n'est pas bien de comparer ! rhooooooo) pouvais évoquer un film de John Carpenter, on voit plus une adaptation en jeu video de plateforme, pour celui-ci, genre mario ou kirby... dommage.
Enfin, le style de l'auteur n'a pas évolué d'un tome à l'autre, il est toujours efficace et distant. Moi, cette distance, ça me gène, j'aime bien avoir cette impression qu'on ne raconte l'histoire qu'à moi...