Auteur Muriel BARBERY
Chez FOLIO :
Nombre de pages 416
Prix 8,40€
ISBN 978-2-07-039165-3
Première édition 25 juin 2009
Résumé
" Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois.
Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches.
Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "
Mon avis
Il y a des livres qu'on aimerait pouvoir aimer, parce qu'on aime bien la personne qui vous l'a offert. Malheureusement, ce n'est pas le cas avec ce livre, mais je tiens à remercie vraiment beaucoup Kyra qui a voulu me faire découvrir l'un de ses livres favoris. Cela m'embête d'autant plus de faire une critique qui ne va pas être tendre.
En fait, je ne sais pas trop par où commencer, tant j'ai de choses à reprocher à ce livre.
Si le postulat de base aurait pu être intéressant, il faut bien avouer que l'histoire en elle-même n'est pas fracassante. Pire : elle fait appel à de grosses ficelles scénaristiques. Deux femmes que tout semble opposer vont se trouver des points en commun et grâce à l'intervention d'une tierce personne se révéler. Pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Ajoutez à cela que les personnages sont carrément antipathiques. Certes, leur entourage caricatural ne les aident pas, mais toutes deux transpirent le mépris à l'égard de leurs semblables. Paloma préfère les éviter afin de ne pas avoir à supporter la bêtise de ses proches. Quant à Renée, c'est la pire. Une bonne femme hypocrite, pleine de certitudes, qui passe son temps à mentir aux autres sur son propre niveau intellectuel afin de se conformer à l'imagerie d'Epinal, qui passe son temps à jouer son rôle, et qui ne remet jamais en question ce que sont les autres, si eux aussi, coincés dans leur bulle sociale, ne se sont pas mis à jouer un rôle.
Tout cela pourrait néanmoins passer comme une lettre à la poste si l'auteur avait eu l'intelligence de mettre un peu de légèreté dans le ton et dans son style. Autant dire que c'est précisément ce qu'elle ne fait pas. Le ton est sérieux (en dépit de quelques soupçons d'humour pour faire bien), moraliste et le style est d'une lourdeur impourfendable. On se prend les pieds dedans à chaque page (personnellement, il y a deux trois phrases dont je pense qu'elles recèlent quelque défaut de construction, mais bon).
Arrivé à la moitié du bouquin, on est prêt à le condamner au bûcher.
Ayant vu le film, j'attends néanmoins l'élément perturbateur en la personne de monsieur Ozu
L'arrivée de Ozu met un peu de légèreté dans le livre.
Sauf que.
Sauf que c'est une grosse ficelle facile : il est japonais, donc les deux femmes ne peuvent que l'apprécier, toutes deux adorant le Japon, le portant aux nues comme la terre du bon goût et du raffinement (qui est aussi une telle image d'Epinal que c'en est désespérant, mais re-bon)
Sauf qu'on pourrait croire qu'il va changer les choses. Eh bien non ! Il est riche, intelligent, cultivé, de bonnes manières, de multiples talents et du coup, il ne fait que conforter les deux femmes qui, même si elles s'ouvrent un peu au monde qui les entoure, voient en lui une sorte d'icône, l'exception qui confirme la règle, en quelque sorte. Pas de quoi les réconcilier avec les snobinards idiots, les riches incultes et surtout pas avec le bas peuple, pauvre, oppressé et également inculte.
Et puis ces leçons sur le BEAU. Au bout d'un moment, ça fait chier. L'auteur, dans d'assommants soliloques, n'en finit pas de vouloir nous convaincre que certaines choses sont belles par nature et que tout être normalement constitué (c'est de l'humour) se devrait, avec un minimum d'intelligence et de culture, d'apprécier cette BEAUTE. Alors merde, quoi !
Si le BEAU était universel, ça ne serait pas la peine que tout le monde écrive des critiques. Il en suffirait d'une.
Et puis ces passages pseudo-philosophiques... Bon, ok, je partage certains de ses points de vue. Mais c'est dit sur un ton tellement moralisateur. Tellement "je vais vous faire la démonstration de mon immense intellect" ! Des fois, on a envie de lui dire : ta gueule. (oui, c'est pas très gentil, ni poli, ni rien, mais c'est elle qui a commencé !)
A la fin, ça redécolle un peu. Pour un peu, on pardonnerait presque aux personnages. Puis les adieux de Renée viennent tout replomber, c'est interminable, on a envie de l'aider.
Bon, avec avis aussi assassin, vous comprendrez que je ne vous conseille pas ce
Cependant, pour ce que j'en ai vu, certains le tiennent en très haute estime. Peut-être parce qu'il regorge de références qui flattent leur ego, je n'en sais rien. Autant vous faire une idée par vous-même. Mais empruntez-le à la bibliothèque, que vous ne veniez pas me dire ensuite que vous avez dépensé vos sous pour rien.