Entre-les-pages

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Auteur
 Isaac ASIMOV 
Titre original Pebble in the sky

Chez J'ai lu :
Nombre de pages 255
Prix 4,80€
ISBN 2-290-31297-5 
      

Première édition 1974 (dernière édition : 25/04/2001)
Traduction Michel Deutsch



Résumé
Joseph Schwartz est propulsé des milliers d'années dans le futur où la Terre n'est qu'une planète secondaire au sein d'un empire galactique. Dans ce monde où les personnes âgées de plus de 60 ans sont frappées d'euthanasie, Joseph est en danger.

Mon avis
Un ami du lycée m'en avait parlé, il y a fort fort longtemps, mais le titre m'était resté dans la tête (il avait adoré). Voilà, des siècles plus tard (oui, je suis très vieux) que je le trouve sur un rayonnage de la bibliothèque... J'avais déjà lu une paire de nouvelles d'ASIMOV, sur ses robots, que j'avais bien aimé.

Cependant, j'ai été surpris par ce court roman : déjà, le résumé ne correspond pas à l'image que me renvoyait le titre. Et ensuite, la lecture de l'histoire m'a assez décontenancé : en effet, j'attendais une sorte d'aventure (ayant renoncé grâce au résumé à l'aspect space-opéra promis par le titre) où l'on suivrait Joseph dans son calvaire.
Et puis non, ce n'est pas ça du tout, c'est plus un roman chorale, où chaque personnage, par son interprétation des événements, vient tisser sa propre toile de réalité, de développement de l'intrigue, et l'on perd très vite le côté aventure, si toutefois on l'a eu sur une page, pour entrer dans une sorte de critique politique assez amusante dont la plupart des ressorts s'apparentent à ceux du vaudeville.
Du coup, si l'histoire se lit sans mal, elle manque un peu de souffle "épique", mais on retrouve l'implacable logique d'ASIMOV déjà croisé sur ses robots...

En fait, j'aurais bien aimé un monde plus fouillé, avec des trouvailles sympathiques, sur la vie quotidienne de nos descendants, et une atmosphère un poil plus palpitante. Pour le coup, le style fait assez clinique. ASIMOV a un peu sacrifié l'action, mais sa critique n'en ressort que mieux, dépouillée de fioritures. Du coup, je ne suis pas entièrement convaincu, et pourtant j'ai bien aimé...

Mercredi 5 juin 2013 à 15:23

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Auteur Philip K. DICK
Titre original Pas de titre original pour ce recueil qui est un produit français.

Chez FOLIO SF :
Nombre de pages 384
Prix 7,50€
ISBN 978-2-07-044920-0


Première édition 31 Janvier 2013
Traduction Alain Dorémieux, Hélène Collon, Jean-Pierre Pugi, Marcel Thaon, Michel Demuth, Michel Deutsch, Pierre Billon


Résumé
Et si les jouets se révoltaient? Ou les insectes? Et si quelques survivants d’une guerre future se retrouvaient assiégés par un ennemi invisible? Et si une machine pouvait commettre le crime parfait? Et si vous étiez convaincu, contre toute évidence, d’avoir tué votre femme? Et si des robots protégeaient les humains contre leur gré après une guerre nucléaire? Et si la radioactivité d’un centre de recherches provoquait une mutation irréversible? Et si un flipper extraterrestre représentait une sourde menace? Autant de questions posées par les onze nouvelles qui constituent ce recueil, autant de manières, pour Philip K. Dick, d’interroger la réalité. Le dernier des maîtres prouve, une nouvelle fois, qu’il était bien l’un des auteurs de science-fiction les plus talentueux.
11 nouvelles en tout.

Mon avis
Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujoursautant de mal à me plonger dans du K. DICK...
Ce n'est pas une questin de style, car ce n'est pas désagréable à lire, mais je crois que ça vient peut-être plus de la construction des récits. Vraiment, je ne saurais trop dire, et je ne m'étendrai pas trop sur le sujet, parce qu'en plus, quand je finis une nouvelle, je trouve l'histoire bien.
Car K. DICK soigne sa philosophie, soigne ses fins, ses univers, et bien des fois, je déplore que ça soit si court...
Il doit être l'un des rares auteurs pour lesquels je n'arrive pas à me positionner clairement.
Enfin, ses histoires sont pas mal du tout, entre Asimov et King, peut-être au niveau du genre.

Chronique très courte pour une fois ^^, mais plus, ça serait lassant !
Découvrez par vous-mêmes et revenez me dire ce que vous en pensez, ça sera plus constructif !!!

Jeudi 2 mai 2013 à 0:26

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Auteur
René BARJAVEL

Chez DENOEL :
Nombre de pages 280
Prix 74 F (la nouvelle édition est à 14,55 €, bonjour l'inflation ! )
ISBN 2-207-22829-0


Première édition Août 1982





Résumé
Une jeune Américaine, Judith, va devenir l'héroïne la plus extraordinaire de l'histoire de l'humanité. Mais avant il y aura eu une guerre gigantesque, puis la paix. Un péril monstrueux menace alors l'humanité d'une destruction totale. Et c'est Judith qui est choisie par le destin pour tenter de la sauver, en se trouvant confrontée à un homme qu'elle avait connu le jour de ses quinze ans, et qu'elle avait voulu oublier.

Mon avis
J'ai une affection particulière pour BARJAVEL. Je l'ai découvert ado avec Une rose au paradis, et depuis j'ai rarement été déçu par ses livres. Ce qui est fascinant chez lui, c'est d'allier différents niveaux de lecture l'air de rien.
C'est d'autant plus vrai dans La Tempête, qui peut être lue comme une petite fable SF sans prétention, légère et enlevée, ou comme une oeuvre profonde et pour l'essentiel d'une rare noirceur et on pourrait passer des heures à relever tout ce qu'il y critique.

C'est ce qui est génial dans ce livre où à chaque page foumille une dizaine d'idées. On rigole sur une phrase, puis on se dit "ah quand même" et arrivé au point, ça fait un peu mal. Tout en restant toujours aussi drôle.

En plus, il se dégage beaucoup de poésie du style de BARJAVEL. Une scèned'amour, une scène de destruction, une découverte scientifique, tout est dépeint avec malice. Il s'amuse constamment à prendre le contre-pied des idées toute faite (la guerre est horrible ? ça se voit bien que vous n'avez pas connu la paix !)
BARJAVEL, sans se départir de sévérité dans ses jugements, sans cesser d'être désespéré par ses comptemporains, semble toujours garder son optimisme, voire son admiration, comme un enfant émerveillé.

La Tempête peut dérouter à la lecture : il n'y a pas vraiment de personnage principal, l'auteur ne propose pas d'identification à l'image d'un héros. On suit plusieurs personnages, qu'on retrouve au gré de l'évolution du monde pendant un quart de siècle. Judith en est bien sûr le fil conducteur. A moins qu'il ne s'agisse de la mystérieuse Helen ? ^^

Délicieusement subversif, drôle et triste à la fois, sans jamais sombrer dans le pathos, La Tempête est un très bon BARJAVEL que je recommande à tout le monde.
Si vous ne connaissez pas BARJAVEL, dans le même genre, je vous recommande Le grand secret, mais il y a des incontournables comme Ravage, La nuit des temps, Une rose au Paradis ou Le voyageur imprudent...
 

Jeudi 7 février 2013 à 18:15

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Auteur
Michael CRICHTON / Richard PRESTON
Titre original Micro

Chez ROBERT LAFFONT:
Nombre de pages 
484
Prix 22€
ISBN 978-2-221-11672-2
      

Première édition Novembre 2012
Traduction Christine Bouchareine

 

Résumé
Vin Drake, le puissant directeur de la société High-Tech Nanigen, fabriquant des robots miniaturisés, attire 7 brillants étudiants venus de Havard.
Miniaturisés et abandonnés dans la forêt tropicale, les étudiants n'ont pour se défendre que leurs connaissances de biologistes. Et le temps leur est compté...

Mon avis
On retrouve une dernière fois Michael CRICHTON - jusqu'à ce que ses oeuvres de jeunesse soient ressuscitées ?
Pour achever le roman, c'est Richard PRESTON qui s'y colle. Je ne connais pas Richard, mais j'ai déjà lu Douglas (T-rex) à croire que toute la fratrie baigne dans le techno-thriller. Et autant dire que Richard a fait un bon travail (ou alors c'est la traductrice ?) car il a su totalement s'effacer au profit de CRICHTON.

Sur l'histoire, la trame est ultra classique pour un CRICHTON : on nous présente une avancée scientifique révolutionnaire et on en découvre le côté obscur via une sorte de survival. Parce que naturellement, tout vient se dérégler, et encore une fois, l'erreur vient de l'homme. On est donc en terrain presque connu. Du moins pour la construction dramatique, et s'il y a quelques surprises en interne, globalement la ballade dans Hawaii sur la longueur ne surprend guère, et les grosses ficelles scénaristiques sont largement employées.

Mais Micro est une sorte d'oeuvre-somme dans la biblio de CRICHTON. En miniaturisant ses héros et en les jetant au milieu des bestioles qui grouillent dans l'humus de la forêt vierge, on retrouve le danger de Jurassic Park, les insectes prenant la place des dinosaures, avec les mêmes proportions. Sauf que là, ça grouille de partout (berk). On retrouve aussi la nanotechnologie évoquée dans La Proie, la conscience en moins. De la même façon, MICRO incorpore les manipulations, la course aux brevets, les coups foireux de l'industrie pharmaceutique de Next. Et enfin, comme dans Etat d'urgence, CRICHTON persiste et signe et continue à alerter sur les dérives commises au nom de l'écologie (et rien que pour ça, je l'aime bien) comme en témoigne son introduction sanglante et impitoyable.

Si Micro n'est pas révolutionnaire, il a le mérite de replacer l'homme à son juste niveau. Nous ne valons pas grand-chose, et sans notre cerveau qui bien souvent nous fait commettre les pires atrocités, force est de constater que nous sommes bien mal équipés, pour des prédateurs (même comme victimes, on est mal équipés, c'est dire !)
Et puis cette plongée totale dans la jungle est plutôt intéressante. Une façon comme une autre de découvrir un univers inconnu, avec un angle d'approche différent. C'est comme un croisement d'avatar (on a un peu l'impression d'avoir atterri sur une planète étrangère) et de microcosmos.

C'est un peu dommage qu'il n'y ait pas un ressort dramatique plus poussé, mais moi, j'ai passé un bon moment. Et j'ai trouvé difficile de lâcher le livre en cours de lecture. 

Vendredi 25 janvier 2013 à 15:04

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Auteur
Stepen KING

Titre original Under the dome

Chez ALBIN MICHEL:
Nombre de pages 
630 + 565
Prix 22€ + 22€  
ISBN 978-2-226-22058-5
      + 978-2-226-22059-2

Première édition Février 2011
Traduction William Olivier DESMOND


Résumé
La petite ville de Chester's Mill se retrouve brutalement coupée du monde par une sorte de frontière invisible et pourtant inpénétrable. La première surprise passée, les habitants doivent s'organiser pour survivre, surtout quand les tentatives de l'armée pour percer ce qu'on appelle vite "le dôme"se révèlent vaines. Rapidement, les gens s'organisent en deux camps : ceux qui soutiennent James Rennie, politicien crapuleux, main de fer dans gant de velours, et les autres... qui s'organisent plus ou moins autour de Dale Barbara, vétéran de la guerre en Irak.

Mon avis
(Attention, possibilité de spoils !)
Dôme était annoncé comme le grand retour du King, certains estimant qu'il s'essoufflait depuis une bonne dizaine d'années. Mais pourtant, je n'ai pas été emballé par la lecture.
Certes, on retrouve un roman "chorale", où le maître de l'horreur multiplie les personnages (pas loin de 70) qui permettent de vivre l'action en la regardant sous différents points de vue. Mais l'histoire n'est pour moi pas à la hauteur.

Voyons ensemble ce qui m'a posé souci :
 - Déjà, je m'interroge sur l'utilité des deux premiers éléments du livre : la CARTE de la ville et la LISTE des personnages. Pour moi, il y a un problème à exposer ça : ça m'a donné une idée fausse de la ville et de sa population, et il a fallu raccrocher les wagons en cours de lecture. La CARTE présente l'agglomération, les principaux commerces évoqués, les bâtiments principaux ainsi que les demeures de quelques personnages. Cela donne l'impression d'une toute petite bourgade, à peine un village ou un hameau de campagne. Avec la liste de "tous les habitants (ou presque)" coincés dans le dôme, qui s'élève à 65 personnes, cette idée est confortée. Finalement, on arrive en cours de lecture à un nombre beaucoup plus importants (plus de 800 en tout cas, et j'ai dû mal lire, mais je crois qu'à certains autres moments, c'était plutôt 2000, ce qui parait plus probable). En plus, la forme typique de la ville plusieurs fois cité par King n'apparait pas sur le plan...

- Ensuite, le nom des deux personnages principaux, en tout cas leurs surnoms, fait un peu ridicule. Dale "Barbie" Barbara et James "Big Jim" Rennie. Je me demande ce qui a poussé KING à choisir ces noms. Peut-être voulait-il signifier que nous sommes tous des sortes de marionnettes devant des forces qui nous dépassent ? Cela n'excuse pas le choix. Pour le coup, ça fait un peu bataille sponsorisée par Mattel(tm).
Ce qui est dommage aussi, chez les personnages, c'est leur côté stéréotypé : les "méchants" sont forcément violents avec des penchants sadiques, les "gentils" refusent leur statut de héros, et les "faibles" sont tous des larves accros aux drogues. Dommage que tout ça ne soit pas plus fouillé.

- Troisième point : l'intrigue. Le coeur de l'histoire n'est pas formidable. Si elle démarre sur les chapeaux de roues, elle ralentit jusqu'à l'explosion finale. Je crois qu'à force de dire à KING qu'il était bon dans le décryptage des travers de ses concitoyens, il ne fait plus que ça, au point d'en oublier son récit. Alors certes, ce n'est pas inintéressant, mais ça manque furieusement de souffle. Et puis tout ça fait très formaté. Un peu comme si on suivait une saison d'une série de SF (Je pense à Falling Skies, par exemple, pour rester dans de la SF, même si j'aime plutôt bien la série en question). Le suspense se crée à partir de dialogues passés sous silence par le narrateur, et est très vite désamorcé pour repartir ailleurs. Du coup, on perd de vue la problématique du Dôme...

- Quatrième point : les incohérences, comme la forme du dôme qui suit le contours administratif de la ville (mais pourquoi ????) comme le dôme qui monte haut dans le ciel et s'enfonce profondément dans la terre au début, mais qui semble juste posé sur le sol à la fin, etc... des choses qui donc resteront sans réponses.

- Cinquième point, mais là, ce n'est pas la faute de l'auteur : Le Roman 2 comporte pas mal de coquilles ou fautes (j'en ai vu une bonne douzaine), et c'est vraiment pénible de trouver ça chez un éditeur renommé.



Ceci dit, ne me faites pas dire que ce bouquin est une bouse sans nom. C'est un divertissement, mais ça ne va pas au-delà.


Je parlais un peu plus haut de problématique du dôme. Pour moi, l'élément central de ce roman aurait dû être non pas l'homme (pour une fois dans l'oeuvre de king, ça aurait fait du bien) mais la nature. L'écologie.
D'ailleurs, les interactions entre le dôme et la nature sont très bien rendus, décris avec soin. Les scènes de l'incendie, des oiseaux, tout ça fonctionne à merveille en arrière plan. Et justement, j'attendais que cet arrière-plan ressurgisse au premier plan, Qu'il arrête de servir de décor. Qu'au lieu de la connerie humaine, on soit face à un désastre écologique que ni méchants, ni gentils, ni les autres ne puissent stopper. Mais King préfère aller jusqu'au bout de son habitude, et du coup, il ne crée plus vraiment la surprise...

 C'est toujours, les monstres, c'est les autres... alors que ça aurait pu être, les monstres, c'est nous tous...

EDIT : Et je m'autoplagie en reprenant ce que j'ai dit sur le forum de LA :
La mort de Rennie et le "pardon final", j'ai trouvé ça un peu lourdingue... ça fait un peu : c'est dans ce que nous avons de plus horrible que nous prouvons que nous sommes dignes d'intérêt... et ça, c'est grotesque...
 

Lundi 31 décembre 2012 à 17:18

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